La nuit a été agitée dans le quartier sensible du Mas de Mingue à Nîmes : quatre jeunes multirécidivistes sont en garde à vue après avoir tenté d'échapper à un contrôle de police. Des armes de guerre ont été saisies dans leur véhicule. Un policier de la Brigade Anti Criminalité (BAC) a eu la main fracturée lors de ces interpellations. Le syndicat Alliance s'alarme de la recrudescence de ces épisodes violents en quelques jours dans notre région.
C'est une interpellation mouvementée qui a eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi à Nîmes (Gard). Minuit venait juste de passer lorsqu'un équipage de la Brigade Anti Criminalité (BAC) a repéré et décidé de contrôler, au fond d'une impasse du quartier sensible du Mas de Mingue, un véhicule à l'arrêt avec à son bord quatre jeunes hommes. Dès l'approche des policiers, les individus ont tenté de prendre la fuite. L'un d'eux n'y est pas parvenu et a été appréhendé sur place. Quant aux trois autres, ils ont été rattrapés non sans mal un peu plus tard dans la garrigue environnante.
Pour cela, il a fallu le soutien de la brigade canine, de police secours et de la section d'intervention. Ce qui n'a pas empêché l'un des agents de la BAC d'être sérieusement blessé à la main lors de cette opération. Victime d'une fracture des métacarpes de la main, il s'est vu prescrire 45 jours d'interruption temporaire de travail (ITT). Les quatre suspects, tous connus comme étant de multirécidivistes, ont été placés en garde à vue. Ils sont entendus par la police judiciaire (PJ) qui a été chargée de l'enquête. Car des armes de guerre ont été retrouvées dans la voiture des jeunes gens : deux kalachnikovs et une arme de poing de calibre 9 millimètres.
L'inquiétude des syndicats de police
Joint par téléphone, le secrétaire zonal sud du syndicat Alliance David Leyraud s'alarme d'une recrudescence de telles violences depuis une semaine. De Narbonne à Marseille, en passant par Avignon et Nîmes, les derniers jours ont été émaillés de divers épisodes :
Tout cela est manifestement lié au trafic de stupéfiants et aux territoires qu'il faut maîtriser. Il y a une montée en puissance et on est extrêmement inquiet de cette prolifération d'armes de guerre sur la voie publique.
David Leyraud, secrétaire zonal sud du syndicat Alliance
Il y a une semaine, une triple fusillade a fait trois morts et huit blessés à Marseille (Bouches-du-Rhône). Une affaire pour laquelle un adolescent de 18 ans a été mis en examen et écroué dans cette affaire pour "assassinats en bande organisée", "tentatives d’assassinats en bande organisée" et "association de malfaiteurs". Jeudi, six policiers municipaux et nationaux ont été blessés lors d'une course poursuite à Narbonne (Aude) lors de l'interpellation de délinquants multirécidivistes.
Une semaine de violences dans le grand sud
Ce weekend, un jeune homme a été tué et un autre blessé par balles alors qu'ils se trouvaient devant un point de "deal" (vente de drogue) de la cité populaire Monclar à Avignon (Vaucluse). Chaque fois, selon Alliance, le profil des suspects est le même :
On a affaire à de jeunes multirécidivistes qui devraient être en prison. La réponse judiciaire doit être plus forte. Les peines alternatives ou avec sursis dont ils ont déjà écopé ne les empêchent pas de monter en grade dans la criminalité.
David Leyraud, secrétaire zonal sud du syndicat Alliance
La dissuasion par la sanction
Face à cette "montée en puissance" qu'il dénonce, le syndicat estime qu'il faut sanctionner les plus jeunes "sans attendre qu'ils aient du sang sur les mains".