Témoignage. "Il faut que je repaye tout" : des propriétaires de maisons inachevées à la rue, après l'expulsion de l'imam Mahjoubi

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Chantier de maison inachevé à Bagnols-sur-Cèze (Gard) après le dépôt de bilan de la société de l'imam expulsé Mahjoub Mahjoubi.
Conséquence inattendue de l'expulsion vers la Tunisie, en février dernier, de l'imam de Bagnols-sur-Cèze (Gard) aux propos controversés : des propriétaires qui avaient confié la construction de leurs maisons à la société de Mahjoub Mahjoubi se retrouvent face à des chantiers inachevés, malgré l'argent versé. Car l'entreprise Provence Villas vient de déposer le bilan ce mardi. Nous avons rencontré l'un d'entre eux. ©Alexandre Grellier et Damien Lefauconnier, France 3 Occitanie
Publié le Écrit par Valérie Luxey

Conséquence inattendue de l'expulsion vers la Tunisie, en février, de l'imam du Gard aux propos controversés : des propriétaires qui avaient confié la construction de leurs maisons à la société de Mahjoub Mahjoubi se retrouvent face à des chantiers inachevés, malgré l'argent versé. Car l'entreprise Provence Villas vient de déposer le bilan ce mardi. Nous avons rencontré l'un d'entre eux.

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Ce mercredi, Keven Peuvrel reçoit la visite qu'il attendait depuis des mois : le passage d'un menuisier pour estimer le prix des onze fenêtres et portes qui restent à poser sur sa future maison. Une construction qui devrait être achevée, car il a déjà signé un précédent devis : "j'ai payé les menuiseries, les volets roulants qui, eux, sont déjà installés. À ce jour, ma maison devrait être entièrement fermée, hors d'eau. Mais il faut que je repaye tout : la toiture, les marches, tout".

En août 2022, ce propriétaire de Courthézon dans le Vaucluse signe un contrat de construction avec la société Provence Villas. Les travaux commencent en juin 2023. Mais en mars dernier, tout s'arrête. L'activité de la société, cogérée par l'ancien Imam de Bagnols-sur-Cèze dans le Gard, est à l'arrêt depuis l'expulsion vers la Tunisie de Mahjoub Mahjoubi le mois précédent, pour ses propos radicaux envers les Juifs, les femmes et le drapeau français.

Des travaux payés mais inachevés

Au total, Keven Peuvrel et sa femme ont versé 102 000 euros. Mais une partie de ce chantier, qu'ils ont payée, n'est toujours pas réalisée. Il reste encore beaucoup à faire. Leur budget menace d'exploser.

C'est énorme. Je ne sais pas comment je vais faire pour financer ce surcoût. L'épargne que j'avais de côté va servir à repayer ce que j'ai déjà payé dans la première tranche. Je me retrouve sans épargne de sécurité, avec seulement mon compte en banque. Et la partie du prêt qui reste à débloquer et qui devait servir à finaliser l'intérieur ne suffira pas du tout.

Keven Peuvrel, propriétaire d'une maison inachevée et client de Provence Villas

L'ancien imam dément toute escroquerie

Une vingtaine de clients seraient concernés à des degrés divers. D'après l'ancien imam, que nous avons joint par téléphone, les comptes de l'entreprise ont été fermés d'autorité au lendemain de son expulsion, le forçant à déposer le bilan. Il dément toute escroquerie.

J'engage ma fierté, mon nom, celui de ma famille que j'ai laissée derrière moi : devant tous ceux qui vont voir ce reportage, je n'ai en aucun cas détourné l'argent de mes clients. Je l'affirme et je ne changerai pas mes propos, ni aujourd'hui, ni demain.

Mahjoub Mahjoubi, ancien imam de Bagnols-sur-Cèze et cogérant de Provence Villas

Dépôt de bilan et cagnotte en ligne

Lundi 27 mai 2024, Provence Villas a donc déposé le bilan, selon Mahjoub Mahjoubi. Et d'après lui, ce mercredi matin, sa femme, cogérante de Provence Villas, qui est restée en France avec leurs enfants, a été entendue par la gendarmerie de Pont-Saint-Esprit (Gard) dans le cadre d'une enquête préliminaire pour abus de confiance.

En attendant, pour combler les pertes, Keven Peuvrel, son épouse et d'autres clients lésés se sont constitués en collectif et ont ouvert une cagnotte en ligne. Leur objectif : récolter les 27 1000 euros qu'ils ont perdus. À l'heure où nous publions, le montant des dons se monte à... 100 euros.

Écrit avec Alexandre Grellier et Damien Lefauconnier

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