Pollution des mines gardoises : des ingénieurs au chevet des habitants de Saint-Félix-de-Pallières

Les sols des communes riveraines des anciennes mines de la vieille montagne sont chargés de métaux lourds. Les habitants veulent faire reconnaître le préjudice, lié à la mauvaise gestion des déchets miniers. Une association d'ingénieurs spécialisés est venue les soutenir.

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Pour les habitants de Saint-Félix-de-Paillères, dans le Gard, le combat dure depuis plus de 10 ans.

Un combat qui s'éternise, avec des hauts et des bas. Un combat classique aussi, celui du pot de terre, un petit village cévenol, contre le pot de fer, un géant minier, Umicore, qui refuse d'être considéré comme responsable de la pollution des sols.

Coup dur cet été : une des plaintes déposées par l'Association pour la dépollution des anciennes mines de la vieille montagne (ADAMVM) a été classée sans suite par le pôle santé du tribunal de grande instance de Marseille.

Bonne nouvelle ce samedi 12 septembre : l'association Systext, des ingénieurs spécialisés dans les conséquences de l'explotation minière, est venue apporter une caution technique et un soutien moral aux riverains un peu lassés par ces années de lutte.
 

Les ingénieurs de Systext peuvent nous épauler, nous encourager et aussi dénoncer cette situation.

 docteur François Simon, membre de l'ADAMVM 

Des analyses inquiétantes dès 2008

Les habitants de Saint-Félix-de-Pallières et des villages alentours vivent sur un sol imprégné de métaux lourds, plomb, arsenic et cadmium notamment, conséquence de l'exploitation de mines de zinc et de plomb pendant plus d'un siècle.

La mine Joseph, abandonnée en 1955 et celle de la Croix-de-Pallières, qui n'est plus exploitée depuis 1971, seraient à l'origine de cette pollution des sols et des eaux des communes environnantes.

En 2008, un rapport de l'Etat révèle des analyses très inquiétantes quant à la qualité de la terre aux alentours du village, avec des taux de plomb et d'arsenic de 150 à 2.000 fois supérieurs aux seuils légaux. 

En 2015, l'agence régionale de santé lance une étude sur l'imprégnation de la population locale aux métaux lourds.

En 2015 et 2016, plus de 1 550 volontaires habitant la zone concernée ont participé à ces mesures d'imprégnation. L'étude de Santé Publique France a démontré une imprégnation anormale aux métaux lourds, l'arsenic pour 25% des personnes testées et le cadmium pour 12% des personnes testées. Les niveaux d'imprégnation en plomb ne sont pas différents de ceux observés au sein de la population française.

A la suite des premiers résultats, 45 plaintes sont déposées  : 43 personnes et 2 associations - l'Association pour la dépollution des anciennes mines de la vieille montagne (ADAMVM) et Générations futures. Des plaintes déposées auprès du tribunal d'Alès et auprès du pôle santé du tribunal de grande instance de Marseille. Cette dernière a été classée sans suite pendant l'été 2020. 
 

Code minier ou droit des déchets?

En 2017, une cinquantaine d'habitants a manifesté à Anduze, pour réclamer la reconnaissance par les autorités du préjudice causé. Les manifestants estiment notamment avoir été laissés pendant des années dans l’ignorance des dangers encourus.

En juillet 2018, le préfet du Gard a engagé une procédure de mise en demeure contre le géant minier belge Umicore pour l'obliger à confiner les déchets laissés sur 5 anciens sites miniers cévenols, 3 à Saint-Félix-de-Pallières et 2 à Thoiras. Il évoque un "dossier qui fait jurisprudence" et navigue entre code minier et droit des déchets : au titre du code minier, Umicore a été relevé de ses obligations sur les sites concernés mais la situation est différente si on applique plutôt le droit des déchets.
Ce qui augure une longue procédure, bien loin de la dépollution et de la mise en sécurité espérées par les habitants. 

 
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