Deux organisateurs d'une course de côte dans le Gers, ont été condamnés à 10 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel d'Auch ce jeudi 9 septembre 2021. Ils ont été reconnus coupables d'homicides involontaires, après la mort de 3 personnes fauchées par une voiture il y a 7 ans.
Pour le tribunal correctionnel d'Auch, le président de l’association du Club automobile Mirande Astarac (CAMA), Guillaume Bardot, et le directeur de la course, Philippe Poitevin, sont bien responsables de l'accident mortel qui a coûté la vie à trois bénévoles, lors d'une course de côte à Laas-Tillac, en août 2014. Tous deux ont été reconnus coupables d'homicides involontaires "par manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement". Ils sont condamnés à 10 mois de prison avec sursis. Lors de l'audience, le procureur avait requis 18 mois de prison avec sursis.
Un accident pendant les essais
L'accident est survenu le dimanche 24 août 2014. Lors des essais, le conducteur d'une Simca 1000 perd le contrôle de son véhicule après une succession de virages. Passant par-dessus un rail de sécurité, le véhicule fauche mortellement trois bénévoles de la course : deux commissaires de course et un photographe.
S'engage alors un long combat judiciaire pour leurs familles, pour déterminer les responsabilités de l'accident. Fin 2019, le parquet annonce la mise en examen du président de l’association Cama, organisatrice de la compétition, du directeur de la course et du pilote. Ce dernier bénéficiera finalement d'un non-lieu, sa sortie de route dans ce virage n'étant pas considérée comme une faute par le magistrat instructeur. Seuls les deux principaux organisateurs sont finalement poursuivis. Et donc condamnés, ce jeudi 9 septembre, 7 ans après l'accident mortel.
Le soulagement des familles des victimes
Pour Michel Lagaillarde, avocat de deux des familles de victimes, ce verdict met enfin un terme "à un marathon judiciaire."
Il aura fallu 7 ans de procédures, une succession de juges d'instruction, des difficultés répétées pour que les investigations demandées par les parties civiles soient menées. Il a fallu se bagarrer de bout en bout pour arriver à ce verdict. C'est à la mesure de ce combat que les parties civiles que nous représentons, mon frère et moi, sont soulagées.
Les parties civiles qu'il représente espèrent aujourd'hui en avoir terminé avec la procédure, explique-t-il. Entendre prononcer la culpabilité des organisateurs a suffi, dit-il, "à leur enlever d'un coup un poids énorme."
Une justice est rendue et avec elle, la dignité de leurs proches est rendue. Les parties civiles ne pouvaient pas supporter qu'on fasse porter à leurs proches qui sont morts la responsabilité de ce qui leur est arrivé. Il y avait pour elles un sentiment tellement puissant d'injustice, les reponsables de la course déniant jusqu'au dernier moment toute responsabilité.
Les deux prévenus étaient absents lors du délibéré. Ils ont dix jours pour faire éventuellement appel de la décision du tribunal.