Grippe aviaire : "On n'a plus d'épée de Damoclès au-dessus de la tête des animaux", succès de la vaccination des canards

La filière canard du Sud-Ouest peut commencer à souffler. La mise en place, il y a neuf mois, de la campagne de vaccination contre la grippe aviaire semble être un succès. Plus aucun élevage n'a été contaminé cette année dans notre région. Les produits locaux sont de retour dans les boutiques et les restaurants.

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La vaste campagne de vaccination des canards contre la grippe aviaire a porté ses fruits. Pour le plus grand soulagement de toute la filière, qui entrevoit une lueur d'espoir à cinq mois des fêtes de fin d'année.

64 millions de canards à vacciner

Par petits groupes, les canetons sont rassemblés pour être vaccinés. Moins d'une seconde par injection, sous l'étroite surveillance d'un vétérinaire : "On le voit légèrement en train de se diffuser sous la peau", témoigne Léni Corrand. "C'est un bon signe qu'il n'y a pas de fuite du vaccin"

Après, une deuxième dose, ces canetons seront définitivement immunisés contre la grippe aviaire. Et d'ailleurs, depuis le lancement de la campagne de vaccination en octobre 2023, le virus n'occasionne plus aucun dégât dans les élevages. 

La vaccination stratégie gagnante

"Il n'y a eu aucun cas déclaré dans le Sud-Ouest depuis que la vaccination a débuté", confirme le vétérinaire. "Il y a eu quelques autres cas en France, mais qui n'ont pas diffusé. Donc, on peut dire que la stratégie de vaccination était bonne, puisque le virus n'est jamais sorti des élevages contaminés."

Pour Anthony Sarrailh, c'est un soulagement. Il faut dire qu'il revient de loin. À deux reprises, son élevage a été contaminé. Tous les canards ont, à chaque fois, dû être euthanasiés. Depuis le début de la crise, cet éleveur a perdu 18.000 bêtes. 

La crise est finie ?

"On a traversé de telles crises, que je n'y croyais absolument plus aux canards", raconte l'éleveur. "Je pensais plutôt à finir de payer mes bâtiments et même à arrêter l'élevage. J'avoue que la sortie de ce vaccin m'a quand même donné une lueur d'espoir". 

Avec le vaccin, c'est toute la filière qui reprend vie. Confinés jusqu'en avril, les canards ressortent dans toute la région : "Ça fait six mois que ça nous fait du bien", reconnaît Pierre-Marie Soubiran, conserveur à Demu, dans le Gers. "On n'a plus d'épée de Damoclès au-dessus de la tête des animaux, on les voit gambader et nos clients, eux aussi, sont enchantés".

À lire : Grippe aviaire : "Nous ne sommes pas en pré pandémie", l'Europe commande 700 000 doses de vaccin pour l'Homme au cas où

Reconstitution des stocks avant Noël 

Car les conserveurs ont dû, de leur côté, gérer la pénurie et refuser les grosses commandes pendant la crise. L'été, la moitié du personnel avait même été mise en chômage technique. Aujourd'hui, ils peuvent à nouveau remplir leurs stocks. 

"On travaille mieux, on fabrique à nouveau", confie Miraine Soubiran. "On verra le résultat à la fin de l'année. Et s'il n'y a pas d'autre cas, c'est que ce sera gagné". Et par conséquent, les salades gasconnes sont aussi de retour aux menus des restaurants : "C'est ce que viennent chercher les touristes, un plat typique du Sud-Ouest", se réjouit ce restaurateur. 

Seule ombre au tableau, l'augmentation des prix induite par la crise, et répercutée sur le consommateur. Dans les restaurants, le magret de canard entier dépasse bien souvent les 20 euros.

(Article écrit en collaboration avec Isabelle Delion de France 2)

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