Plusieurs sénateurs de la région Occitanie ont adressé une lettre ouverte au ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune. Ils demandent le maintien des vols Air France entre Toulouse et Paris-Orly, jusqu'à ce que la ligne grande vitesse soit effective. L'avionneur a annoncé vouloir concentrer son activité à partir de 2026 sur l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle.
Ils sont six : Pierre-Antoine Levi, Maryse Carrere, Alain Chatillon, Philippe Folliot, François Bonhomme et Pierre Medevielle. Six sénateurs de l'ancienne région Midi-Pyrénées, de tous bords politiques, l'Union Centriste, LR, des Indépendants République et territoires et du Rassemblement Démocratique et Social Européen à exprimer leur "profonde préoccupation".
Dans une lettre ouverte, ils s'adressent au ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune et alertent sur la récente décision d'Air France de quitter l'aéroport de Paris-Orly en 2026. Ce qui mettrait indirectement fin aux liaisons directes de cette compagnie avec Toulouse.
Dans un communiqué, l'aéroport Toulouse-Blagnac précise : "Certes, le produit et l'offre de la navette Air France sur Orly vont cesser. Mais il ne s'agit bien sûr en aucun cas de la disparition de la ligne Toulouse-Paris. Un nouveau modèle devra être mis en place".
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En 2023, les deux aéroports sont desservis à raison de 16 vols Air France par jour, en semaine. Tandis que la desserte de Paris-CDG jusqu'à la ville rose est assurée par 8 vols. Air France a annoncé remplacer sa présence par celle de Transavia, sa compagnie à bas prix.
"Une double peine" pour Toulouse
Les sénateurs craignent des "conséquences désastreuses pour l'attractivité économique, le développement et la connectivité de notre région." Le sénateur du Tarn-et-Garonne, Pierre-Antoine Levi, du groupe Union Centriste rappelle : " contrairement à d'autres villes, nous n'avons pas l'alternative de la grande vitesse. En train c'est minimum 4h30 pour venir à Toulouse. C'est l'une des seules villes de France à ne pas être reliée à la capitale par un train à grande vitesse."
Une situation d'autant plus problématique pour eux, avec la date incertaine et lointaine d'achèvement de la ligne grande vitesse Bordeaux-Toulouse.
"Il en va de l'avenir économique et du rayonnement de la région toulousaine"
Six sénateurs
C'est " une double peine" pour les sénateurs qui redoutent aussi une dégradation des services. Ils citent l'exemple du remplacement de la liaison Air France Montpellier-Paris, par Transavia. Une arrivée qui s'est concrétisée par " une forte dégradation" du service envers les usagers : " réduction du nombre de vols, annulations de dernière minute, horaires peu adaptés..."
Le sénateur du Tarn-et-Garonne, Pierre-Antoine Levi indique avoir très peu d'éléments sur le futur service assuré par Transavia et notamment sur les rotations. "On souhaite être rapidement assuré sur ce qui va se passer pour la suite".
"Un changement majeur pour notre aéroport et nos clients"
À travers cette lettre, les sénateurs sollicitent l'Etat, " en tant qu'actionnaire majeur du groupe Air France-KLM, pour le maintien de ces vols. Et ce, jusqu'à l'inauguration de la LGV ", précise la lettre ouverte.
De son côté, l'aéroport de Toulouse-Blagnac annonce avoir pris connaissance du projet d'Air France d'adapter son offre sur les plateformes parisiennes et ajoute : " c'est un changement majeur pour notre aéroport et nos clients".
Une adaptation qui répond selon l'aéroport "aux enjeux d'une demande qui évolue fortement depuis la crise covid et d'une transformation des compagnies aériennes sur le marché domestique et européen".
L'aéroport de Toulouse-Blagnac a aussi expliqué engager des discussions pour constituer la nouvelle offre et répondre au mieux aux besoins de la clientèle. Les sénateurs ont également annoncé solliciter un rendez-vous avec la direction d'Air France pour avoir des précisions sur le remplacement par Transavia sur la liaison Toulouse-Orly.