L’agence régionale de Santé (ARS) Occitanie réunissait ce jeudi 3 février les différents acteurs de la santé mentale de Toulouse. L’objectif : rappeler les modalités de prise en charge en psychiatrie et préciser les mesures déployées après les différentes fugues de patients d’unités psychiatriques.
Plusieurs patients pris en charge dans des unités psychiatriques ont "fugué" ces derniers jours à Toulouse. Difficile d'en faire le décompte précis car chaque cas est différent et tous n'étaient pas placés à l'isolement. Mais le premier cas (le 19 janvier) a suscité l'incompréhension car un homme surnommé le cannibale de Nouilhan s'est échappé de l'hôpital Marchant et a agressé une femme lors de sa fuite. D'autres patients dans les jours suivants ont quitté leur lieu de soin à Toulouse ; ils ont été recherchés puis interpellés mais on ignore précisément comment ils étaient soignés et s'ils pouvaient aller et venir librement.
La prise en charge psychiatrique est très variée. L'Agence Régionale de Santé (ARS) Occitanie a fait le point ce jeudi 3 février avec les acteurs de la santé mentale.
Dans un communiqué de presse, l'autorité de santé explique que l’offre de soins en psychiatrie est le plus souvent extrahospitalière : près de 80 % des adultes et 97 % des enfants sont suivis en secteur ambulatoire.
Les soins sans consentement restent l'exception
Les prises en charge des patients se font pour l’essentiel en secteur ouvert afin de favoriser la réinsertion dans la vie sociale ordinaire. Ce sont des parcours de soins qui sont individualisés et donc très variés.
L’ARS rappelle également que les soins sans consentement sont très minoritaires et doivent rester l’exception.
L’autorité de santé précise les différents types d’unité prévus pour accueillir des patients souffrant de troubles psychiques ou des patients présentant une dangerosité :
- la zone ouverte (liberté d’aller et venir dans l’hôpital ou en ville)
- la zone fermée en ouverture de cadre (prise en charge dans une zone fermée avec autorisation de sortie ponctuelle dans l’unité)
- la zone fermée (sortie de la chambre autorisée dans une zone fermée)
- la chambre d’isolement (isolement strict sans sortie de la chambre)
Des enquêtes en cours, la sécurité renforcée
Après ces fugues successives notamment des personnes jugées pénalement irresponsables, l’ARS a demandé un rapport et mené une enquête sur site dès le 24 janvier.
Dans le même temps des mesures de sécurité ont été renforcées. Parmi elles plusieurs concernent l’hôpital Marchant :
- la sécurisation des accès au site
- la réévaluation de l’état des patients admis sur décision du représentant de l’Etat
- le renforcement des gardes des cadres de santé
- la réalisation d’un audit de sécurité
Concernant le CHU de Toulouse, une évaluation de la charge en soins va être menée ainsi qu’une évaluation de l’état clinique des patients. L’ARS précise également que les ministères de la santé et de l’intérieur vont également mener une enquête conjointe.