Loi sur la fin de vie : "un recul" pour Ultime Liberté, un des militants sera jugé en avril pour avoir aidé des malades à mourir

Alors que le projet de loi sur la fin de vie vient d'être envoyé au Conseil d'Etat avant une présentation officielle, certaines associations qui militent pour le droit de mourir dans la dignité estiment que le texte ne va pas assez loin. C'est le cas d'Ultime Liberté, dont un membre de Toulouse en Haute-Garonne a été mis en examen après avoir aidé plusieurs personnes à mourir.

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On devrait bientôt en savoir plus sur le projet de loi sur la fin de vie qui sera présenté en Conseil des ministres en avril 2024. Mais pour l'association Ultime Liberté, le texte n'apporte rien. Témoignage d'un militant.

"Le texte ne va rien changer"

Emmanuel Macron en a déjà donné les grandes lignes dans les colonnes de Libération et La Croix. Le président de la République se dit favorable à l'aide à mourir, mais sous conditions strictes : que la maladie soit incurable, avec des douleurs réfractaires et que le malade donne son accord.

L'association Ultime liberté milite depuis longtemps pour le suicide assisté et pour ses membres, "le texte ne va rien changer" : "La loi précédente, la loi Claeys-Leonetti, proposait déjà une sédation lente et profonde pour les malades condamnés", explique Patrice Bernardo, responsable toulousain de l'association. "La seule chose positive, c'est l'idée d'aide à mourir".

Pour cet ancien kinésithérapeute de 79 ans, il y a même un "recul" : "Cette loi ne fait que reprendre la précédente en promettant le développement des soins palliatifs", affirme Patrice Bernardo. "Mais avec les difficultés de recrutement que connaît aujourd'hui l'hôpital, on voit mal comment on va pouvoir augmenter la capacité en soins palliatifs".

Les Français majoritairement favorables

Y aurait-il un tabou en France autour de cette question ? "Non", répond Patrice Bernardo. "Les Français ont été consultés et ils sont favorables à une loi sur le suicide assisté. Et la convention citoyenne a fait des propositions intéressantes. Mais comme pour le climat, elle n'a pas été écoutée. Nous, on n’a même pas été entendu sur cette question".

Et de rajouter : "Une des réponses, même si cela me semble effarant, est qu'il y a une minorité de catholiques intégristes qui s’y opposent et qui imposent leur point de vue à la majorité des Français. En face de nous, nous retrouvons tous ceux qui se sont aussi opposés à l'IVG".

L’euthanasie en procès

Patrice Bernardo est un militant de la première heure sur la question de l'aide à mourir. Il l'avoue lui-même, il a aidé certaines personnes à se donner la mort : "J'étais dans l'illégalité, je le sais", nous affirmait-il en 2021. "Mais en accord avec mes principes d'humanité". Un combat qui va le mener en avril devant les tribunaux.

À lire : "Oui j’ai déjà aidé des personnes à mourir" témoignage de Patrice Bernardo, militant à Toulouse du suicide assisté

En 2021, il a été mis en examen pour détention de produits illicites. Lors de perquisitions chez lui, les enquêteurs ont saisi du pentobarbital, un barbiturique interdit en France, mais qui permet l'aide au suicide dans d'autres pays européens. "On m'a traité de trafiquant en charentaise", se rappelle Patrice Bernardo. "Mais au moins le sujet a été mis sur place publique. Je n'ai pas peur de ce procès et j'ai hâte d'y être, car dans ce contexte, ce sera très intéressant".

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