Sur le campus de l’Université Paul Sabatier de Toulouse, des chercheurs construisent des ruches connectées, bardées de capteurs, pour analyser les répercussions des émissions de CO2 ou du réchauffement climatique sur le système nerveux des abeilles
Une douzaine d’yeux bioniques pour compter les abeilles, collecter les taux d’humidité, de pollution, de luminosité ainsi qu’une caméra thermique et des micros : le prototype de ruche connectée que des étudiants en master de micro-systèmes embarqués de l’Université Toulouse III Paul Sabatier achèvent de mettre au point est pour le moins…technologique.
Il devrait permettre, dans le cadre du projet APIcampus, d’expliquer le taux de mortalité des abeilles dans les ruchers français, qui a atteint l’hiver dernier jusqu’à 80%.
Comment les émissions de CO2 ou le réchauffement climatique agissent-ils sur le système nerveux des abeilles ? Les données collectées en temps réel dans les 5 ruches connectées, qui doivent être installées avant l’hiver sur le campus, seront transmises aux chercheurs toulousains du Centre de recherches sur la cognition animale du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) pour apporter une réponse à cette question.
Pour mieux comprendre le comportement des abeilles butineuses, l'un de ces chercheurs, Mathieu Lihoreau, responsable scientifique du projet APIcampus de Paul Sabatier, avait déjà travaillé avec des lycéens normands sur un prototype de fleur en plastique connectée, aux pétales colorés, délivrant nectar, pollen, et informant en temps réel du passage d'une abeille.
Voir le reportage de Julie Valin et de Frédéric Desse :