Un compte facile à ouvrir, sans frais, mais parfois avec de gros ennuis. Les banques en ligne ont-elles encore la côte ? Les associations de consommateurs appellent à la vigilance. Un Toulousain l'a appris à ses dépens ce mois-ci. Il se retrouve sans argent avec un compte et des moyens de paiement bloqués. Témoignage.
Une banque en ligne, est-ce vraiment plus simple qu'une banque classique ? Non répond ce cadre toulousain, privé d'argent et de moyen de paiement sans préavis. Voici son témoignage.
Compte en banque bloqué
Un compte en ligne, sans frais cachés, ouvert chez le buraliste en 5 minutes, accessible à tous et zéro surprises, c'est ce qu'annonce Nickel sur son site internet. Un cadre toulousain, Jean-Charles vient pourtant d'apprendre à ses dépens, qu'un petit grain de sable peut faire dérailler la machine.
95%
— Nickel (@CompteNickel) August 16, 2023
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C’est le pourcentage de nos clients qui ont le sentiment d’avoir retrouvé une certaine autonomie et liberté dans la manière de gérer leur argent grâce à Nickel.#RSE #Inclusion #ImpactsNickel pic.twitter.com/fFc3eX02Gi
"Je me suis retrouvé avec mon compte totalement bloqué", raconte Jean-Charles. "La décision a été radicale, sans aucun préavis et je n'ai aucune possibilité de récupérer les plus de 1000 euros qui sont déposés dessus. Ce n'est pas comme si j'étais à découvert, c'est d'une violence inouïe".
"Je n'ai plus rien pour vivre"
Jean Charles a décidé d'ouvrir ce compte à la fin du mois d'avril chez un buraliste après l'annonce de la fermeture d'Orange Bank où il était domicilié. Il choisit cette nouvelle plateforme "pour la rapidité des virements", fourni sa pièce d'identité et dans la foulée, vire plus de 1000 euros sur son compte.
Mais 5 jours après, tout bascule : "On m'a informé que le scan de ma carte d'identité était illisible", témoigne Jean. "Entre-temps je l'avais perdue et j'en avais demandé une nouvelle". La réponse de Nickel ne se fait pas attendre. La plateforme lui supprime tout accès à son compte : "Je n'ai plus rien pour vivre", s'énerve Jean. "Heureusement que je suis en vacances en famille, j'ai pu leur emprunter de l'argent".
Quid de la réglementation ?
Jean-Charles a envoyé des dizaines de mails. En vain. Il a contacté les associations de défense des consommateurs. Mais rien n'y fait. Car Nickel, pourtant détenu à 95% par BNP-Paribas n'est pas une banque en ligne, mais une plateforme de paiement.
Elle n'est donc pas tenue de respecter la réglementation qui s'applique aux banques. "Ça pose un vrai problème", reconnaît France Conso Banque. "Les clients ne sont pas informés et la plupart du temps, les actions en justice n'aboutissent pas pour cette raison. C’est une forme de prise en otage de la clientèle".
Plus violent qu'une saisie fiscale
De son côté, Jean-Charles n'est pas sorti d'affaire : "La seule solution qu'on me propose c'est de clôturer mon compte en faisant virer mon argent à de la famille ou des amis, c'est kafkaïen ! Si j'avais une saisie du fisc, ils me laisseraient au moins un reste à vivre équivalent au montant du RSA. La, c'est 1000 fois plus violent".
Plus étonnant : chez Nickel, l'intelligence artificielle gère tout. Impossible donc de débloquer le compte de Jean Charles, sans le clôturer. Le Toulousain va devoir attendre encore plusieurs jours pour pouvoir profiter de son argent. Mais après cette histoire, il s'est promis une chose : "Les banques en ligne, c'est fini. Je vais dès cet après-midi ouvrir un compte dans une vraie banque".
Cette histoire n'est malheureusement pas un cas isolé. Depuis l'ouverture des banques en ligne, les associations de défense des consommateurs sont submergées de réclamations pour des problèmes récurrents. Pour Jean-Charles c'est "une leçon à retenir".