Le frère, la belle-soeur et le neveu de l'ancien ministre ont été mis en examen par les juges du Parquet National Financier (PNF) qui enquêtent depuis près de deux ans sur des délits présumés de favoritisme.
Trois membres de la famille de l'ancien ministre PS des anciens combattants, le Toulousain Kader Arif, ont été mis en examen la semaine dernière dans l'affaire dite "AWF" du nom de la société d'événementiel et de sonorisation, qui travaillait notamment pour le conseil régional de Midi-Pyrénées, a-t-on appris de source proche du dossier. Les trois personnes mises en examen sont le frère du député de la Haute-Garonne, sa belle-soeur et son neveu.Ils avaient été placés en garde à vue vendredi à Toulouse. Ils ont été mis en examen à l'issue de cette garde à vue et placés sous contrôle judiciaire. Il s'agit des premières personnes mises en examen dans ce dossier.
L'affaire a démarré en septembre 2014, quand deux élus régionaux de droite, Elisabeth Pouchelon et Vincent Terrail-Novès ont transmis au parquet de Toulouse des éléments qui pouvaient faire penser à un délit de favoritisme dans les marchés passés entre le Conseil régional et la société AWF, dirigée par des proches de Kader Arif.
Le parquet national financier, spécialisé dans les affaires politico-financières, s'est alors saisi du dossier et a ouvert une enquête préliminaire. Martin Malvy, alors président PS de la Région, a toujours clamé haut et fort qu'il n'y avait aucun favoritisme. De son côté, Kader Arif, alors ministre des anciens combattants, affirmait à ce moment-là que cette affaire ne le concernait pas.
Mais l'affaire a pris une autre tournure en novembre 2014, lorsque Médiapart a révélé qu'une perquisition avait eu lieu au Ministère de la Défense, auquel était rattaché Kader Arif, portant sur des contrats notamment de média-training passés entre le ministère et la société AWF. Kader Arif a alors été poussé à la démission du gouvernement.
Finalement c'est en décembre 2015, juste après les élections régionales, que le parquet national financier a décidé d'ouvrir une information judiciaire contre X, des chefs notamment de favoritisme, prise illégale d'intérêts par une personne dépositaire de l'autorité publique, abus de bien social, blanchiment notamment de fraude fiscale, banqueroute, gestion de société par une personne condamnée judiciairement, faux et usage de faux ainsi que pour complicité de recel de toutes ces infractions.
Un an plus tard, Carole Delga, la nouvelle présidente PS de la nouvelle grande région Occitanie, a décidé de se porter partie civile dans cette affaire.
A noter que ces mises en examen de trois proches de l'ex-ministre interviennent en pleine campagne des législatives où Kader Arif est candidat à sa réélection dans la 10ème circonscription de la Haute-Garonne.