L'entreprise Micropep Technologies, spécialisée dans les biotechniques, réalise des tests sur des cultures en Amérique du Nord et en Europe. Sa technologie permettrait d'améliorer la nutrition, la robustesse et la croissance des plantes et des végétaux. Mise en service aux alentours de 2025-2026.
8,5 millions d'euros pour soigner et rebooster les plantes, c'est le pari de la start-up Micropep, spécialisée dans les technologies vertes. L'entreprise toulousaine réalise sa quatrième levée de fonds depuis 2016, date de sa création. Une somme importante qui permettrait à la société de développer sa technologie, unique en France : "c'est une nouvelle approche de la protection des plantes. Nous avons déjà réalisé une première levée de fonds en 2018. Ce qui nous a permis de montrer le potentiel de ces technologies. Aujourd'hui, nous sommes à la quatrième, dont l'objectif est la mise sur le marché de nos produits", explique Thomas Laurent, PDG de Micropep.
Une technologie innovante et unique en France
La technologie utilisée par Micropep est unique en France : "c'est une découverte pour notre société. Les ingénieurs qui ont travaillé dessus ont découvert un peu par hasard cette famille de protéines. La technologie a ensuite été publiée dans des revues scientifiques."
Elle utilise de petites protéines produites naturellement par des plantes appelées "les micropeptides". Le principe est presque similaire à celui utilisé par les vaccins Pfizer ou Moderna, l'ARN Messager : "ces protéines contrôlent la génétique de la plante et boostent les ARN naturels de la plante. Mais elles n'altèrent pas son ADN."
De même qu'il y aura eu des ARN pour les vaccins, il va y avoir des ARN pour les plantes.
"Chaque protéine est différente et s'adapte spécifiquement aux besoins de la plante", indique Thomas Laurent. Concrètement, la technologie pendra la forme d'un produit que les agriculteurs pulvériseront sur leurs cultures. Ce produit permettra, selon le Président directeur général de Micropep, de "booster le mécanisme naturel de la plante, notamment son développement, sa résistance face aux maladies ou d'améliorer sa floraison."
C'est un processus long. Il faut 5 à 8 ans pour développer et mettre sur le marché une nouvelle technologie. Et cela demande un gros investissement derrière. C'est pour cela, en autres, que nous avons levé 8,5 millions d'euros pour ce projet.
Des tests en Amérique du Nord et en Europe
Avant la mise sur le marché, la start-up est actuellement en train de tester sa technologie sur des cultures en Amérique du Nord et en Europe : "notre objectif est de changer les méthodes qui ne respectent pas l'environnement. C'est une technologie qui peut révolutionner les pratiques. Mais le but n'est pas de bousculer les agriculteurs, c'est la raison pour laquelle nous testons aujourd'hui notre technologie avec eux. Aujourd'hui, il y a un vrai enjeu et nous voulons que les agriculteurs puissent accéder à nos produits malgré les poids des grands industriels."
Les premiers essais auront lieu sur des vignes, des cultures de soja, de tomates et sur des mauvaises herbes.
La mise en service des produits de la start-up est prévue pour 2025-2026. Si les tests sont concluants, le produit sera distribué dans le monde entier. Pour répondre aux attentes des pays à travers le monde, la start-up toulousaine envisage de créer une filière de recherche et développement aux Etats-Unis, en 2022.