Quatre ans après le décès du jeune Dylan, le procès de l'automobiliste qui l'avait renversé puis commis un délit de fuite débute ce vendredi. Face à lui, une famille brisée qui attend des réponses.
"Je vais voir pour la première fois celui qui a tué mon fils". Au bout du fil, Stéphanie ne cache pas son émotion. Il y a presque quatre ans, dans la nuit du 27 au 28 mai 2020, son fils aîné se faisait renverser. Alors qu’il roulait en scooter, Dylan, 15 ans, accompagné d’un ami, est percuté par une voiture sur le pont d’Agde, sur la RD612.
Délit de fuite
L’automobiliste prend la fuite, puis se rend le lendemain au commissariat. Après sa garde à vue, il est libéré. Il est jugé aujourd’hui au tribunal de Béziers.
Après la collision, Dylan restera trois jours dans le coma, puis succombera à ses blessures. Selon sa mère, cela ne fait aucun doute : "Si le conducteur s’était arrêté et lui avait donné les premiers secours, Dylan serait encore en vie". Son ami, Jimmy, a été blessé mais s'en est sorti.
Une famille brisée
À l’approche du procès, la famille s’attend à revivre des moments difficiles. Marc, le père de Dylan, espère que la vérité éclate. Il décrit une famille brisée depuis quatre ans. Les deux parents souffrent de dépression. "Depuis quatre ans, on ne travaille plus, j’ai perdu mon entreprise".
"On ne fait plus de fêtes, c’est impossible de danser en sachant que j’ai un fils dans la terre", ajoute Stéphanie. Leurs autres enfants aussi ont beaucoup souffert de cette perte. Leur deuxième fils avait 15 mois d’écart avec Dylan. "Ils étaient comme des jumeaux. Il a perdu son exemple". Le troisième, âgé de 11 ans, ne parle presque plus.
On a le cœur éteint
Stéphanie, mère de Dylan
Alors, la famille n’attend pas grand-chose du procès. "Ça ne changera rien du tout, les traumatismes sont toujours là", déplore Marc. Stéphanie, elle, dit espérer que justice soit faite. "Ça ne me rendra pas mon fils, mais il faut qu’il soit puni pour ce qu’il a fait".