Depuis plusieurs années, les fermes de spiruline se multiplient en France. De plus en plus de producteurs, notamment héraultais, misent sur cet aliment riche en nutriments et espèrent à terme développer la filière française pour faire concurrence à la Chine.
Reconnaissable à son intense couleur verte, la spiruline est une cyanobactérie qui a de plus en plus la cote en France. Les particules, lorsqu'elles sont agglomérées entre elles, créent une sorte de "crème" comestible, très riche en fer et en protéines.
Depuis maintenant plus de 20 ans, l'Hérault est un département moteur dans la production de spiruline. La première ferme productrice y a été créée en 1997. Quelques années plus tard, en 2009, une Fédération des Spiruliniers de France a été fondée. C'était le point de départ du développement de la filière, qui souhaite aujourd'hui passer un nouveau cap.
La naissance d'une "marque paysanne"
Un "marque paysanne" française sera dévoilée en novembre prochain, à l'occasion des rencontres annuelles de la fédération organisées dans l'Hérault : celle-ci devra garantir la qualité de la production et des pratiques écologiques.Avant de la lancer toutefois, les spiruliniers sont allés toquer à la porte de l'Union européenne pour obtenir le "label bio". Mais leur demande n'a pas abouti, la cyanobactérie étant considérée comme une algue marine et non comme un produit agricole.
Concurrencer le marché chinois
Désormais, l'objectif de ce nouveau label est de venir concurrencer le marché chinois, actuellement en position de leader en Europe, et de faire valoir les spécificités françaises. "En France, on est sur des exploitations à taille humaine, avec généralement une ou deux personnes qui y travaillent. A l'étranger, on a souvent des bassins qui font plusieurs hectares", constate Thomas Augis, producteur et adhérent à la Fédération des Spiruliniers Français.Au-delà de la reconnaissance d'un savoir-faire national, la "marque paysanne" pourrait aussi ouvrir de nouveaux horizons aux exploitants.
"L'idée, c'est de pouvoir proposer de la spiruline auprès des circuits dans lesquels je ne peux pas entrer, comme la grande et la moyenne distribution", confie Thomas Level, qui vend actuellement sa spiruline à des petites épiceries et sur Internet. Producteur à Saint-Christol depuis six ans, cet ancien restaurateur affirme en revanche ne pas pouvoir vivre de son activité.La spiruline est considérée comme un "aliment du futur" par l'Organisation Mondiale de la Santé et pourrait à terme remplacer la viande. Elle peut se consommer sous des formes très différentes : en tapenade, en jus ou tout simplement comme aromate.
