Coronavirus : Pourquoi il ne faut surtout pas réutiliser son masque ?

Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, les soignants sont confrontés à une pénurie de masques. FFP1, FFP2 ou même masques chirurgicaux, il devient difficile de s’en procurer. Face à cette situation, certains sont tentés de les réutiliser, une pratique fortement déconseillée.

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Alors que l'épidémie de coronavirus se répand sur le territoire français, les soignants doivent faire face à une restriction des masques en raison d'une pénurie.
 


Destinés à éviter la contamination, ces masques sont indispensables au personnel médical, qui est au contact permanent de malades. Dans la détresse, certains n'ont pas d'autre choix que de réutiliser les masques qu'ils possèdent, mais cette pratique serait en réalité totalement inefficace. 
 

"Un soignant en réanimation doit changer son masque 10 à 20 fois par jour"


En effet, "un masque chirurgical (qui permet d'éviter les projections) est conçu pour un usage unique", indique le site de l’Institut national de recherche et de sécurité. Mais pourquoi est-il si important de respecter cela ? Béatrice Lognos est médecin généraliste à Saint Georges d’Orques, elle nous explique, "dès qu'on le touche, il perd toute son utilité dans la mesure ou il peut être contaminé par le virus. Dans ce cas là, il faut absolument le changer immédiatement. On estime qu’un soignant en réanimation qui est au contact régulier de personnes contaminées doit changer son masque 10 à 20 fois par jour".

Ainsi, pour respecter ces consignes, les soignants doivent disposer d'un stock conséquent de masques. Mais il est aujourd'hui impossible de répondre à cette demande. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a tenu une conférence de presse hier, samedi 21 mars, il a tenté de rassurer le personnel soignant : 

"Nous avons, dès le début, considéré que la disponibilité en masques allait être une difficulté dans la gestion de cette crise". En conséquence, "il a été décidé de recourir, au mois de janvier, à l'importation de masques de tous les pays producteurs, avant même les premiers cas sur notre territoire national". Au total, l'Etat a "déjà signé plusieurs commandes pour plus de 250 millions de masques qui sont livrés progressivement". 
   

"Si on le sèche il perd totalement son utilité"


Mais pour l'heure, la situation des soignants est alarmante. Mercredi dernier, Béatrice Lognos, a reçu 18 masques chirurgicaux pour son cabinet. Depuis, elle n'a eu aucune autre livraison, son stock est déjà écoulé. "Je dois les changer plusieurs fois dans la journée et en plus dès que j'estime qu'un patient est porteur du virus, je lui donne un masque". 

Par ailleurs, l'institut national de recherche et de sécurité précise, "Il doit être changé dès qu’il devient humide et au moins toutes les 4 heures. Un masque FFP retiré ne doit pas être réutilisé. La durée de port doit être conforme à la notice d’utilisation. Dans tous les cas, elle sera inférieure à 8 heures sur une seule journée". 

En effet, les masques FFP, plus protecteurs - ils protégent celui qui le porte à la fois contre l’inhalation de gouttelettes et des particules en suspension dans l’air - s'utilisent "comme une ventouse qui se met au niveau du visage, il faut l’aplatir de manière à ce qu’aucun air ne passe. On ne peut pas le réutiliser puisque sinon il perd de son étanchéité", ajoute Béatrice Lognos.

Ainsi, selon elle, "si on sèche le masque, il perd de son efficacité. C’est une structure stérile qui est faite pour arrêter le virus, avec de l’air chaud on détruit totalement la stérilité et donc l’utilité du masque".
 

Vieillissement naturel 


Ainsi, cette pratique fortement déconseillée par ce médecin généraliste, serait totalement inefficace. Par ailleurs, l'institut national de recherche et de sécurité, indique "les masques FFP sont sujet à un vieillissement naturel. C’est pourquoi ils ont une date de péremption au-delà de laquelle leur efficacité ne peut être garantie". Voilà pourquoi, les effets de ces masques périmés sont également fortement controversés. 

Enfin, en ce qui concerne les masques en tissus, fabriqués par des entreprises de prêt-à-porter notamment, Béatrice est aussi claire : "Les études sont en cours pour voir si c’est efficace ou pas. Mais pour l’instant on a aucun recul là-dessus". 
 
Les différents masques :
Les masques chirurgicaux sont destinés à éviter la projection vers l’entourage des gouttelettes émises par celui qui porte le masque. Ils protègent également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis. En revanche, ils ne protègent pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air.

On distingue trois types de masques chirurgicaux : 
  • Type I : efficacité de filtration bactérienne > 95 %.
  • Type II : efficacité de filtration bactérienne > 98 %.
  • Type IIR : efficacité de filtration bactérienne > 98 % et résistant aux éclaboussures
Un masque FFP est un appareil de protection respiratoire. Il est destiné à protéger celui qui le porte à la fois contre l’inhalation de gouttelettes et des particules en suspension dans l’air, qui pourraient contenir des agents infectieux.

Il existe trois catégories de masques FFP, classés selon leur efficacité :
  • Les masques FFP1 filtrant au moins 80 % des particules fines.
  • Les masques FFP2 filtrant au moins 94 % des particules fines.
  • Les masques FFP3 filtrant au moins 99 % des particules fines.
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