Jet de pétard lors du match Montpellier-Clermont : "c'est le procès de la démesure", le MHSC réclame 515 000 euros à deux supporteurs

Le procès de l'auteur présumé du jet de pétard, lors du match de foot Montpellier - Clermont-Ferrand, en octobre dernier, s'est tenu ce jeudi au tribunal correctionnel. Le gardien auvergnat avait été blessé, le match arrêté et le MHSC sanctionné. Le jugement a été mis en délibéré au 16 mai.

Le 8 octobre 2023, la rencontre de ligue 1 entre Montpellier et Clermont-Ferrand a été interrompue, dans les arrêts de jeu, à cause d’un jet de pétard sur le terrain. Le MHSC menait alors 4 buts à 2.

L'engin a explosé juste aux pieds de Mory Diaw, blessant le gardien clermontois qui a été évacué sur une civière. L'arbitre de la rencontre, Florent Batta, avait alors décidé de suspendre la rencontre.

Un procès reporté

L'auteur présumé du jet de pétard est depuis mis en examen pour "violence avec usage d'une arme ayant entraîné une ITT de moins de huit jours" et "usage de fusée ou artifice dans une enceinte sportive". Et un autre supporteur est poursuivi pour avoir fait entrer l'engin explosif dans le stade.

Le procès qui devait avoir lieu en novembre s'est finalement tenu ce jeudi 2 mai 2024.

Deux supporteurs de Montpellier au tribunal

Six mois après les faits, ce procès pourrait servir d’exemple pour les auteurs de violences dans les stades.

Le club de Montpellier, lourdement sanctionné sportivement, demande plus de 515.000 euros de dommages et intérêts.

  • 18 000 euros pour l'organisation d'un "replay" à huis-clos
  • 13 000 euros pour la fermeture partielle d'une tribune pendant deux rencontres
  • 484 000 euros pour compenser des droits télé que le club n'a pas perçus en glissant d'une place au classement de Ligue 1 après cet épisode, les droits étant répartis en fonction du classement.

Clermont, de son côté, a réclamé 4 000 euros pour son gardien et 36 000 euros pour les frais
engendrés par son déplacement supplémentaire.

Les avocats des prévenus dénoncent l’utilisation du procès par les clubs de foot.

On a assité à ce que l'on craignait. Le procès de la démesure et de l'exagération parce qu'on est dans le monde du football est que tout est surréaliste.

Anthony Chabert, avocat de la défense

Un "procès de la bêtise" pour des prévenus qui n’ont pas imaginé la portée de leurs actes.

À 24 ans, l’auteur présumé des faits n’a pas de casier judiciaire et assume son geste, ainsi que la sanction pénale requise à son encontre. Il a reconnu avoir avoir jeté le pétard, mais "dos tourné" au terrain, sans viser le gardien, pour "fêter la victoire" qui se dessinait.

Les prévenus risquent, pour l’un six mois de prison avec sursis, pour l’autre 200 heures de travail d'intérêt général, ainsi qu’une interdiction de stade pendant 3 ans.

Moi, j'attends l'application du droit et le rejet des demandes exorbitantes des parties civiles. Que mon client soit condamné sur le plan pénal pour les faits qu'il a reconnu et sur le plan civil à de justes dommages et intérêts pour réparer un préjudice moral mais certainement pas un préjudice matériel.

Michaël Corbier, avocat de la défense

Connu pour être un amateur de pétard, le complice présumé nie avoir fourni l’objet.

Le MHSC sanctionné

La commission disciplinaire de la Ligue professionnelle de football avait annoncé, le 25 octobre 2023, trois mesures à l'encontre du MHSC.

La principale étant de rejouer la rencontre entre le MHSC et le Clermont Foot 63, en huis clos, au stade de la Mosson. Le match a finalement été rejoué le 29 novembre et s'est conclu par un score nul (1-1).

La LFP avait ajouté le retrait de deux points, dont un avec sursis, au classement de la Ligue1 pour le MHSC, ainsi que la fermeture partielle de la tribune Étang de Thau pour deux matchs.

Cette partie de la tribune avait déjà été sanctionnée en janvier 2023 pour avoir brandi des banderoles homophobes lors de leur rencontre à domicile face à Nantes.

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