JUSTICE. Agression dans le tramway de Montpellier : deux ans de prison pour un récidiviste qui reconnaît les faits mais nie leur caractère antisémite

L'auteur présumé de l'agression d'un homme la semaine dernière dans le tramway de Montpellier a été condamné ce lundi en comparution immédiate à deux ans de prison dont un ferme, assortis de deux ans de sursis probatoire. Il reconnaît avoir commis les faits en état d'ébriété, mais rejette leur caractère antisémite. Le CRIF et l'Observatoire juif de France se sont constitués parties civiles. Le prévenu a déjà été plusieurs fois condamné et était sous le coup d'une mise à l'épreuve pour violences sur conjoint.

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Deux ans de prison dont un ferme, assorti de deux années de sursis probatoire, obligation de se soumettre à un stage de citoyenneté, privation de droits civiques pendant cinq ans et interdiction de détenir une arme également pendant cinq ans : c'est la peine dont écope un quinquagénaire pour avoir passé à tabac un passager de la ligne 4 du tramway de Montpellier après lui avoir demandé à plusieurs reprises : "t'es juif ?". Une agression que ce Français d'origine marocaine, né en Corse, reconnaît, tout en niant son caractère antisémite. 

Dans une salle d’audience, comble, le prévenu, cheveux coupés ras, en polo coloré, les yeux baissés, le visage fermé et les épaules rentrées, calme, a eu du mal à expliquer les faits et les circonstances qui l'ont conduit à molester un passager de la ligne 4 du tramway, le 6 août dernier. Dent et lunettes cassées, éraflures au coude : sa victime, un quinquagénaire, a subi un déchaînement de violence alors qu'il était à terre. La raison ? En s'asseyant en face de lui, son agresseur lui aurait alors demandé à plusieurs reprises : "t'es juif ?", avant de lui asséner un premier coup de poing à l'épaule.

Ivre et sous méthadone

Extrait de la rame, le blessé a été secouru par des passantes. Il a porté plainte. Mais de cet échange verbal, l'auteur présumé de cette agression ne se souvient pas. Jugé ce lundi en comparution immédiate après son interpellation, cet homme d'une cinquantaine d'années évoque son état d'ébriété (il était également sous méthadone) et le contexte du conflit israélo-palestinien. Il explique qu’il était en train de faire le décompte des morts à Gaza à voix haute dans le tram et que la victime le regardait.

Il comparaît pourtant bien pour violences aggravées en raison de la race ou de l'ethnie supposée de la victime et du fait qu'il était muni d'une canette de bière et qu'il se trouvait dans un transport de voyageurs.

Les excuses du prévenu

Pour son avocate, "il a honte de ces faits mais n’arrive pas à l’exprimer". Lors de sa dernière prise de parole avant que les juges ne se retirent pour statuer, il répète : "je m’excuse par rapport à ce monsieur et tous les juifs de France".

Le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) et l'Observatoire Juif de France se sont portés partie civile à ce procès.

Multirécidiviste

L'agresseur est connu de la justice depuis les années 1990, pour trafic de stupéfiants, vol, dégradation de biens, outrage, violences, outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique, et dernièrement violences sur conjoint en situation d’ébriété. Des faits pour lesquels il était sous le coup d’une mise à l’épreuve jusqu’en 2025. Cette nouvelle agression l'a donc placé en état de récidive légale et a conduit à son placement sous écrou avant même la tenue de l'audience.

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