Législatives 2022 : les dissidents PS de l'Hérault face à un échec politique cuisant

Outre la déception des résultats électoraux et le mur du silence affiché dimanche soir, les socialistes de l'Hérault entrés en dissidence contre la NUPES ont raté leur coup politique. Un pari perdu qui risque d'affaiblir Carole Delga et Michaël Delafosse, leader PS en Occitanie.

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La NUPES, l'alliance de gauche et des écologistes, s'est qualifiée pour le second tour des élections législatives dans les 9 circonscriptions de l'Hérault. Les 7 candidats dissidents soutenus par le parti socialiste local et la présidente de la Région Occitanie n'ont pas fait le poids, tous sont éliminés.

Quant à la majorité présidentielle, elle est en net recul.

Mais pour le PS de l'Hérault, plus qu'un revers électoral, c'est un gros handicap face aux instances nationales.

Pas de candidats qualifiés

Le meilleur score est à mettre au crédit d'Aurélien Manenc, 5e circonscription, qui arrive en 4e position avec 15,72%, loin des 24 points du candidat NUPES, Pierre Polard.
Fatima Bellaredj, candidate socialiste dans la 2e circonscription, soutenue également par les ténors du PS régional opposés à la coalition de gauche, ne parvient pas à se qualifier avec ses 11,94%. Elle se classe 3e mais ce n'est pas suffisant pour figurer au second tour.

Le coup de force du PS de l'Hérault a donc fait pschitt. Et officiellement, les socialistes dissidents appellent, dimanche prochain, à faire bloc contre le RN.

Joint ce lundi matin par France 3 Occitanie, Julien Pradel, le premier secrétaire fédéral analyse la situation.

Les résultats ne sont pas aux rendez-vous. Mais face aux 3 blocs très médiatisés, on a finalement pas été mauvais en 3e, 4e ou 5e position. On note dans l'Hérault, un fort refus de Macron.

Julien Pradel, premier secrétaire fédéral du PS de l'Hérault.

Pour le maire PS de Montpellier, soutien des frondeurs, après la défaite et le mutisme au soir du premier tour, même son de cloche.

Les dernières semaines n'ont pas été suffisantes pour créer un débat sur le fond au-delà des grandes interventions nationales. J'invite à voter au second tour pour les candidats de gauche et écologistes et à voter pour les candidats du champ républicain face à l'extrême droite.

Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier.

Kléber Mesquida, président du Conseil départemental de l'Hérault, a tenu le même discours dans un communiqué.

D'une manière générale, les sept candidats PS dissidents ou assimilés ont réalisé des scores d'environ 10%, qui devraient ironiquement constituer des réserves de voix très appréciables pour les candidats de la NUPES au second tour. Notamment dans les circonscriptions 1, 2 et 5.

Le coût de la résistance !

Présentés, début mai à Montpellier, comme le recours socialiste contre la NUPES par Carole Delga, les candidats PS n'ont pas séduit les électeurs. Une petite phrase de la présidente PS de la Région Occitanie pourrait bien lui coûter chère.

Moi, je veux une union qui dure, pas un tripatouillage.

Carole Delga, présidente PS de l'Occitanie.

Montpellier, le 5 mai 2022.

Comme son soutien, Michaël Delafosse, avec ses candidats dissidents, Carole Delga incarne désormais la désunion socialiste, au sein de l'Occitanie mais aussi et surtout une sorte de scission locale face aux instances nationales du PS. Son influence politique en sera-t-elle affectée ?

Cette fronde va laisser des traces. Même si les prochaines élections sont lointaines, il faudra une recomposition politique. Carole Delga qui a toujours jusque-là été dans une logique majoritaire est aujourd'hui dans une situation de dissidence. L'Occitanie ne peut pas être une base socialiste isolée du reste du pays. Forcément, des tensions vont monter entre forces de gauche et seul le PS est minoritaire, surtout en Languedoc-Roussillon.

Emmanuel Négrier, politologue.

Autre ironie du sort, ce mardi à Sète, Carole Delga et Kléber Mesquida, chefs de file des dissidents PS viendront soutenir Gabriel Blasco NUPES-PCF arrivé en seconde position (21,75%) dans la 7e circonscription de l'Hérault face au RN Aurélien Lopez-Liguori (31%). Dans ce secteur Agde-Sète, le sortant LREM a fait 19,35%, LR 10,28% et le dissident PS seulement 6,57%.

Au final, il n'y avait pas de député socialiste dans la mandature sortante en Languedoc-Roussillon. Celle à venir s'annonce sous les mêmes hospices. Pour mémoire, ils étaient 8 élus PS sur 9 en 2012, avec en plus un député EELV.

En Midi-Pyrénées, le bilan est plus positif pour le PS local. Sur les 8 candidats qu’elle soutenait contre la NUPES, 4 se qualifient pour le second tour : dans la 2e circonscription de l’Ariège (duel contre la Nupes), la 8e circonscription de Haute-Garonne (duel face au RN), la 2e circonscription du Gers (duel contre LREM) et la 2e circonscription du Lot (triangulaire avec LREM et la Nupes).

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