Montpellier : le blues des étudiants à cause de la crise du Covid

Depuis le confinement pour certains, la fin septembre pour d'autres, les jeunes vivent leur vie étudiante différemment, toujours avec le coronavirus dans la tête. Une situation qui en inquiète voire déprime plus d'un. Témoignages à l'université Paul Valéry à Montpellier. 

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Une rentrée masquée, des cours à moitié en présentiel, les fêtes étudiantes annulées... la vie des étudiants a changé depuis l'arrivée du Covid-19. Déjà en alerte renforcée, puis en alerte maximale, depuis mardi 13 octobre, les universités de Montpellier ont été obligées de réduire leur capacité d'accueil à 50% des effectifs dans les espaces d'enseignement mais aussi à la cafétéria et dans la bibliothèque universitaire.

 Un avenir incertain

Dans l'université Paul Valéry, cette mesure a été mise en place dès le début de l'année. L'ensemble des étudiants du campus ont cours physiquement sur le campus une semaine sur deux, l'autre semaine c'est en visioconférence. Alix est en 2ème année de Langues étrangères appliquées. Elle est inquiète pour la suite de ses études : "Est-ce que notre licence va valoir quelque chose ? Les rumeurs disent que même les partiels vont aller en distanciel. Entre nous on ne parle que de ce qu'il va se passer". Pour elle, le semi-présentiel handicape les relations amicales : "ça n'aide pas à la vie sociale. Les amis que je me suis fait l'année dernière, ils ne sont pas là la même semaine que moi. Je les voyais tout le temps maintenant je ne les vois plus."
 

Entre nous, on ne parle que de ce qu'il va se passer

Alix, étudiante en 2ème année de licence

 

 

 

Une grande frustation 

Clara et Chloé sont en 3ème année de Langues, Littératures et Civilisations Étrangères et Régionales, spécialité italien. Les deux étudiantes qualifient la situation d'un même mot : frustration. "On avance mais on ne sait pas où l'on va dans la vie. La deuxième année, ça passait encore mais là, en troisième année, c'est plus possible. Je n'ai pas évolué depuis le lycée en italien. J'ai l'impression que je fais des études mais que ma licence ne va mener sur rien". Edgar Bruel, vice-président étudiant de l'université Paul Valéry, est lui aussi frustré : "Le campus ne vie pas comme d'habitude. On est dégoûtés qu'il y ait ce virus. On essaie de trouver des choses qu'on pourrait faire quand même. Il n'y a pas la vie et les animations de d'habitude". Heureusement, certains événements culturels sont maintenus, toujours avec le respect des gestes barrières : "Sur le campus ont peut toujours faire des événements culturels. Mais tout le monde assis et la jauge divisées par deux. Pour les concerts, c'est pas la même ambiance". 
 

 

 La nostalgie de la vie étudiante 

Pour Edgar Bruel, la fermeture des bars c'est : "toute une partie de la vie étudiante qui s'en va". Anissa, étudiante en 2ème année de psychologie, est nostalgique : "J'ai plus la motivation de faire la fête. Ça me décourage, tout est fermé. Je pense que ça reviendra à la normal de manière lente et progressive". Avec Bastien, ils se sont rencontrés en 1ère année. Lui, cherche le positif : "Nous, on a eu le temps d'avoir des amis. Les cours en TD nous permettent d'avoir une vie sociale".
 

J'ai plus la motivation de faire la fête. Ça me décourage, tout est fermé.

Anissa, étudiante en 2ème année de psycho

 

 

Une rentrée particulière pour les bacheliers 

Rencontrer des amis, participer aux événements organisés par la faculté, eux, ont eu le temps de le faire. C'est moins le cas, des bacheliers qui ont passé le baccalauréat en pleine crise du coronavirus et qui viennent de faire leur première rentrée à l'université. Comme Cléo et Sarah qui savaient à quoi s'attendre : "Il n'y a pas eu beaucoup de surprise sur l'obtention de notre Bac mais ça nous a pas empêché de faire la fête. La situation ne nous fait pas peur. Ça nous fait être plus concentré sur les études". Lucas a réussi à rencontrer des gens lors de la "pré-pré-rentrée" organisée pour la première fois par la faculté. En petit groupe, ils ont pu découvrir les lieux, on leur a parlé des cours, des débouchés. Il n'a pas encore pu participer à des soirées étudiantes : "je pense que ça arrivera mais je me poserai beaucoup de questions et j'aurai beaucoup d'appréhension par rapport au virus". 
 

 

Un isolement inquiétant 

A l'université Paul Valéry, une cellule psychologique a été mise en place pendant le confinement. Edgar Bruel est inquiet : "La déprime des étudiants, je pense qu'on récoltera les fruits de l'isolement social dans quelques semaines". En effet, plusieurs psychologues consultent en continue sur le campus. L'arrivée d'un psychiatre est en projet. 
 


Les examens du premier semestre devraient avoir lieu début décembre. Pour l'instant, comme pour les cours, ils se dérouleront sur deux semaines. Un premier groupe sur la première semaine et le deuxième groupe, la semaine suivante. Une organisation que certains étudiants ne jugent pas équitable. 
 

 

 

 

 

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