A Montpellier, des gilets jaunes écœurés par les millions d'euros de dons pour Notre-Dame : "L'humain avant la pierre"

Un regain de mobilisation est annoncé samedi 20 avril, à Montpellier. Les "gilets jaunes" se sont réunis à 14h, place de la Comédie. Beaucoup ont en tête les centaines de millions d'euros de dons pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris et sont écœurés par la situation.

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Les "gilets jaunes" manifestent à nouveau samedi 20 avril, à Montpellier. En début d'après-midi, ils étaient 2.000 à 2.500 manifestants, selon les forces de l'ordre. Ils sont partis de la place de la Comédie. "Macron en prison", "Anti-capitalistes", les "gilets jaunes" traversent la ville en scandant les slogans habituels. Le centre commercial Polygone était fermé le temps du passage du cortège.
 

 

Notre-Dame : "L'humain avant la pierre"

Parmi les manifestants, beaucoup ont encore en tête la rapidité avec laquelle les dons ont afflué par centaines de millions pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris cette semaine. La région Occitanie devrait offrir une aide exceptionnelle d'1,5 million d'euros. Un sentiment d'injustice ressort : "D'abord l'humain avant la pierre", se désole l'un des manifestants. 

Noura, qui travaille dans la fonction publique, est mobilisée depuis le 17 novembre. "Avec mon petit salaire, je ne peux pas m'acheter de voiture, je ne peux pas économiser, même pas mettre un euro de côté", souligne-t-elle. "Je manifeste toujours pour les mêmes choses, le R.I.C, la hausse du pouvoir d'achat, les retraites, les hôpitaux, la suppression de l'ISF", explique-t-elle.

Des témoignages comme celui-ci, Maria, écrivaine, en a recueilli plusieurs. Elle écrit actuellement un livre sur les "gilets jaunes". Elle est également réfugiée politique, partie du Chili, et dit manifester notamment contre les violences policières.
 
Témoignage de Maria, qui manifeste en tant que "gilet jaune" à Montpellier, samedi 20 avril.
 

Des enseignants aux côtés des gilets jaunes

Des enseignants sont venus se joindre au cortège comme Eric Hassenteufel, professeur de philosophie à Lunel. Il indique : "On a enterré l'éducation nationale pour la troisième fois, et cette fois on va le faire en commun avec les gilets jaunes".
 
Ce dernier manifeste contre la loi Blanquer et pour l'égalité des chances à l'école. "On estime qu'avec la réforme qui est en cours, il va y avoir non seulement une sélection, mais même avant le bas, il va y avoir une orientation précoce qui va faire que tous les élèves ne seront pas à égalité", précise-t-il.
  

Quatre policiers blessés

Vers 16h30, des échauffourées se sont produits en centre-ville avec jets de projectiles sur les forces de l'ordre. Le canon à eau a été utilisé devant la préfecture mais la situation est restée calme durant l'après-midi.
 


A 18h30, la situation était toujours calme. Mais un peu avant 19h, deux policiers ont été blessés à la tête et à la jambe par des bombes artisanales, quartier Rondelet. Deux policiers BAC ont également été blessés par des projectiles. Quatre personnes ont été interpellées dont un qui a blessé un policier. Les manifestants se sont dispersés dans le calme vers 19h30.

200 à 250 casseurs attendus à Montpellier

Plus de 60.000 policiers et gendarmes seront mobilisés en France samedi pour l'acte 23 des "gilets jaunes", a annoncé vendredi 19 avril, Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur. Il affirme que les "casseurs se sont à nouveau donné rendez-vous demain, dans certains villes de France, à Toulouse, à Montpellier, à Bordeaux et en particulier à Paris​​". 200 à 250 casseurs étaient attendus ce samedi à Montpellier par les forces de l'ordre. Finalement, il y a eu peu d'échauffourées.

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