Alors qu'en France, neuf feux sur dix sont d'origine humaine, les autorités misent sur l'information des populations pour sensibiliser sur les risques d'incendie et responsabiliser les usagers de la nature et des forêts. Désormais, deux systèmes existent et peuvent parfois paraître contradictoires. Explications.
Après les mégafeux de l'été 2022, en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine, le gouvernement s'était engagé à créer une carte météo des feux de forêts pour alerter le grand public des risques incendie. Un dispositif simple, consultable par tous, sur le modèle des alertes et vigilances météo émises chaque jour par Météo France.
Rouge ou jaune ? Risque "très élevé" ou "modéré" ?
Ce système d'information des populations par département est en place depuis début juin 2023. Il cohabite désormais avec un autre système, plus précis et plus localisé, émis par les préfectures à destination principalement des services de secours et de la Sécurité civile.
D'où quelques fois, l'incompréhension, quand la carte météo des feux de forêts place un département en risque modéré (jaune), comme c'est le cas ce vendredi dans l'Hérault, alors que la préfecture met huit des neuf secteurs du département en risque incendie élevé (orange) ou très élevé (rouge).
"Les 2 systèmes ont des vocations totalement différentes. La nouvelle carte de la météo des forêts est destinée au grand public, elle informe sur un niveau départemental moyen de risque et de danger de feux pour 24 heures. Elle a un but pédagogique. Celle de la préfecture, réalisée également par Météo France est sectorisée (huit pour le Gard et neuf pour l'Hérault) et réactualisée deux fois par jour. Elle informe les professionnels des secours d'un risque opérationnel local en prenant plus de critères de sélection", explique le commandant Nicolas Ventosa des pompiers du Gard.
Une carte de vigilance "météo des forêts"
Cette nouvelle carte de prévisions présente à l'échelle départementale le degré de risque par un code couleur allant du vert (faible) au rouge (très élevé) en passant par le jaune (modéré) et le orange (élevé).
"Cela permettra à chaque Français de savoir quel est le niveau de risque dans le département où il se trouve" et de "rappeler les bons gestes", estimait Emmanuel Macron, le 2 juin 2023, jour du lancement du dispositif, alors qu'il était en visite sur la base de la Sécurité civile de Nîmes-Garons.
Elle est réalisée en listant des paramètres croisés pour déterminer le risque : pluie, humidité de l'air, température, force du vent et enfin l'état de sécheresse de la végétation, lequel "est un facteur aggravant".
"C'est un outil de mobilisation collective dans un été qui s'annonce encore très difficile", ajoutait un conseiller, relevant qu'au 21 mai, 21 000 hectares avaient déjà brûlé en France, contre 15 000 ha en 2022 à la même date.
Une carte départementale des risques incendie
La carte de la préfecture est découpée en zones ou secteurs, en fonction des services de secours, elle tient aussi compte du relief, des massifs, des types de terrains et de la végétation.
Elle est plus précise et plus fine concernant l'estimation du risque. Deux fois par jour, elle est réactualisée avec les remontées du terrain, (vigies feux, personnels de l'ONF, sapeurs forestiers).
C'est de cet outil que se sert la préfecture pour émettre des arrêtés de fermeture de massif et d'interdiction d'accès localisés. Comme c'est le cas régulièrement en été avec le massif de la Gardiole dans l'Hérault et celui de la Clape dans l'Aude.
La liste des interdictions d'accès et fermetures de massifs forestiers est disponible sur les sites des préfectures des départements concernés. Ne pas respecter les consignes de prévention édictées par les autorités publiques vous expose à une amende de 4e classe d'un montant de 750 euros.
