C'est lors d'une rencontre avec les journalistes, ce jeudi matin, qu'Hugues Moutouh l'a annoncé. Les effectifs de CRS qui sont en renfort à Montpellier depuis septembre restent pour l'instant pour assurer la sécurité de la métropole. En revanche, les policiers affectés à Béziers partent.
En septembre 2022, 4 sections de CRS arrivaient en renfort à Montpellier, soit 80 policiers de plus pour assurer la sécurité publique et le maintien de l'ordre.
Ce sont le préfet de l'Hérault et le maire de Montpellier qui avaient initié cette demande à Gérald Darmanin face aux problèmes d'effectifs de la police nationale.
Ces policiers supplémentaires, qui assurent des rotations de 3 semaines, vont donc rester à demeure à Montpellier jusqu'à nouvel ordre. C'est ce que vient d'annoncer Hugues Moutouh.
Une décision qui va soulager les policiers locaux surtout avec la mobilisation contre la réforme des retraites qui se dessine, avec à la clef des manifestations, la première étant programmée le 19 janvier prochain.
Les sections basées à Béziers permettaient une meilleure mobilité, plus rapide et plus dissuasive, des forces de l'ordre. Ce qu'il faut en priorité, c'est combler les postes permanents vacants au moins un trentaine dans l'Hérault, notamment à Sète, Agde, Montpellier et Béziers.
Ghislain Marty, syndicat Alliance Police 34.
En revanche, les renforts affectés depuis l'automne à Béziers vont bientôt repartir. Leur mission est semble-t-il terminée. Les 80 CRS ont d'ailleurs déjà pris la direction d'une autre ville de France.
Le maire de Béziers, Robert Ménard, qui est sorti aujourd'hui de sa diète médiatique, accueille cette décision "avec mécontentement".
C'est une sanction. C'est la prime aux mauvais élèves. Car maintenant que les choses se passent bien à Béziers, le ministère nous retire les policiers et les envoie ailleurs. Heureusement, le préfet m'a promis que les effectifs de CRS de Montpellier seraient présents régulièrement à Béziers. Je le crois, c'est un homme de parole.
Robert Ménard, maire de Béziers.
L'enjeu de la sécurité urbaine
A l'annonce de l'arrivée de renforts, en août dernier, le préfet de l'Hérault qualifiait la mesure "d'événement historique" pour lutter contre le trafic de drogue et sécuriser les rues. Même satisfaction du côté du maire de Montpellier qui disait "saluer cette décision pour conforter la sécurité dans notre ville". Tout en précisant que "la sécurité n'est pas négociable".
A Nîmes, où aucun policier supplémentaire n'était prévu à l'époque, malgré des actes de violences et des homicides en hausse, le maire était en colère et taclait même le ministre de l'Intérieur, "Je suis déçu par ce monsieur et même scandalisé par cet homme-là qui n'est pas intéressant ! ". Jean-Paul Fournier avait rapidement été recadré par la préfète.