Témoignage. "On va envisager une maison plus petite et plus loin" : l'immobilier en crise, les acheteurs peinent à trouver des financements

Publié le Écrit par Fabrice Dubault

Accéder à la propriété reste le rêve de beaucoup de Français locataires. Mais avec l’augmentation des taux d’intérêt, devenir propriétaire est un vrai parcours du combattant face à la crise du logement, notamment en Occitanie et à Montpellier. D'où le succès des salons de l'immobilier qui attirent les primo-accédants.

Le salon de l'immobilier de Montpellier accueille de nombreux visiteurs chaque année en mars. On y propose des logements à vendre, des biens à rénover, des projets immobiliers pour les deux à trois ans à venir et des solutions de financement.

Car en 2024, avec l'inflation du coût des matériaux de construction, des prix très élevés et des crédits à des taux d'intérêt importants, acheter, c'est s'endetter sur des décennies, si un organisme financier vous fait confiance.

En Occitanie, l'activité du BTP est en recul depuis 2021. Les permis de construire, les logements autorisés et les mises en chantier ont chuté de 15% à 20% selon les secteurs en un an.

43 100 logements ont été autorisés en 2023, soit 14% de moins qu'en 2022. Les mises en chantier, 30 500, ont baissé de 19,7% et les ventes de 22,6% (moins de 9 000 en un an).

L'habitat individuel en chute

Alyce est venue avec une amie au salon de l'immobilier de Montpellier. Elle souhaite faire construire une petite maison. Mais après plusieurs rendez-vous décevants avec des banques, elle est à la recherche de solutions pour son projet.

Pour les jeunes, c'est très compliqué d'acheter... Je suis en recherche mais je commence à perdre espoir que mon projet puisse voir le jour.

Alyce Cartier-Brooke, future propriétaire

Alyce et son compagnon sont en CDI. Ensemble, ils souhaitent emprunter 230 000 euros. Ils sont actuellement locataires et envisagent de s'installer entre Montpellier et Béziers.

"Ceux qui souffrent le plus, ce sont les familles populaires et les primo-accédants. On en voit de moins en moins. Ce sont des jeunes de 25 à 35 ans, qui travaillent, qui ont des revenus au-dessus du SMIC mais qui n'ont pas les capacités d'acheter pour se loger" explique Bérengère Dubus, secrétaire générale de "L'Union des intermédiaires de crédit".

Les particuliers comme Alyce qui veulent construire voient l'addition s'envoler à cause des matériaux de constructions touchés par l'inflation.

Mais le dossier d'Alyce progresse. Avec son compagnon, elle va devoir consacrer 1 200 euros chaque mois pour rembourser son prêt, c'est plus que prévu dans ses calculs et elle envisage même d'autres sacrifices.

On va peut-être envisager une maison plus petite et plus loin de Montpellier ou de Béziers pour avoir plus de confort et être plus à l'aise financièrement.

Alyce Cartier-Brooke, future propriétaire

Alyce reste optimiste et va continuer ses rendez-vous et investigations.

L'habitat collectif privé trop cher

En ville, dans le logement collectif, ce n'est pas mieux, les prix sont élevés et les banques ont durci leurs conditions. Beaucoup de dossiers ne passent plus. Les taux d'intérêt sont autour de 4%, la durée des prêts a été raccourcie et mieux vaut avoir un apport personnel.

"La banque va d'abord demander, a minima, d'avoir les frais de notaire en apport. Il faut donc que les acheteurs aient de l'épargne pour permettre l'obtention du financement" confirme Arnaud Bousquet, conseiller en investissement.

Beaucoup de projets de financement sont abandonnés, c'est tout le secteur de l'immobilier qui est grippé.

Écrit avec C. Pétraud.

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