Plusieurs centaines de personnes ont assisté, jeudi, aux obsèques de Valentin à Jérusalem. Le jeune homme de 22 ans, originaire de Montpellier, est mort le week-end dernier lors des attaques du Hamas, alors qu'il achevait son service militaire en Israël. Sa sœur et sa mère se confient à France 3 Occitanie.
Les obsèques de Valentin Eli G. ont eu lieu jeudi 12 octobre 2023 au cimetière du Mont Herzl à Jérusalem, en présence de sa famille. "C’est le cimetière des héros militaires, explique Chloé, sa sœur. Et mon frère, c'est un héros." Le jeune homme est mort, samedi 7 octobre 2023, sous les balles du Hamas en défendant un kibboutz près de la bande de Gaza.
"Une solidarité extraordinaire"
Valentin, ou Eli son deuxième prénom qu'il utilisait en Israël, a été enterré samedi midi en présence de plusieurs centaines de personnes, un moment "très touchant". "Le commandant de son unité, également touché pendant l'attaque dans laquelle mon frère est décédé, est venu à l'enterrement en fauteuil roulant, poursuit Chloé. Il voulait nous expliquer ce qui s'était passé parce qu'il savait que c'était trop dur pour nous de ne pas savoir."
Depuis, "il y a une solidarité extraordinaire, explique la mère de Valentin qui reçoit le soutient de nombreux inconnus en Israël. Ce n’est même pas pensable." Selon la tradition, le deuil dure sept jours. Dans la maison où elle est hébergée, les visites sont incessantes, "c’est de l’amour et de la bienveillance partout." "Les gens veulent connaître la vie de Valentin, ils pleurent avec nous."
"Il était extrêmement fier"
Valentin Eli achevait son service militaire en Israël. Après une licence de droit à l’université de Montpellier, le jeune homme démarre son service militaire en Israël. "Il voulait être avocat mais ça ne suffisait pas", se souvient Chloé. Il a préféré "aller sur le terrain directement sauver des gens." "Il disait, je défendrai toujours les gens", confirme sa mère Geneviève. Alors il est entré dans l'armée israélienne, dans une unité de parachutistes. Une unité d‘élite dont "il était extrêmement fier". "Il lui manquait quelque chose en France. Il lui manquait ce côté terrain."
Dès samedi 7 octobre 2023, dans le quartier de La Rauze à Montpellier, l’inquiétude monte, alors que des roquettes s’abattent sur Israël. Dans la soirée "aux alentours de 19h30-20h", des nouvelles tombent. "On a eu un ami de mon frère, son frère d'armes, qui était toujours en train de combattre avec lui, qui nous a appelés pour nous dire qu’ils s'étaient fait tirer dessus, lui et mon frère. Mon frère, ça avait l'air plus sérieux, mais il ne savait pas exactement parce qu'il venait de se prendre déjà trois ou quatre balles dans le corps."
"Il a sauvé des centaines de personnes"
Ensuite vient l’attente, "le plus dur". Coups de téléphone, visites d’hôpitaux, porte-à-porte… En Israël, "tout le monde a cherché, toute notre famille en Israël, leurs amis." À Montpellier, Chloé et ses parents prennent la décision de partir en "Israël" pour se rendre "utiles". La famille s’envole mardi de Marseille pour Tel Aviv. Le lendemain, l’armée israélienne leur annonce la terrible nouvelle.
On sait qu’il a donné sa vie pour Israël et c’était son choix, c’était sa vie. Les deux ans qu’il a passés ici, c’est comme les 20 ans qu’il a passés en France.
Geneviève, la mère de Valentin Eli G.
Pour ses parents, la douleur est immense : "mon fils me manque dans mes entrailles." Depuis le début du conflit, les enterrements se font à la chaîne à Jérusalem, dit la mère de Valentin qui veut passer un message : "Il faut que cette guerre s’arrête."
C’est "un héros parce qu’il a sauvé des centaines et des centaines de personnes." Chloé décrit un jeune homme souriant, blagueur et attentionné. Un frère "dévoué" qui aimait surprendre ses proches. "Il est venu en France, il y a un mois et demi, il nous a fait la surprise à ma mère, à mon père, à moi, à mes grands-parents. On était si heureux de le voir."