Ils ont réussi l'exploit d'être prêts pour le départ de la Transat Jacques Vabre, ce dimanche 27 octobre, au Havre. Le duo héraultais Kito de Pavant et Achille Nebout se montrent optimistes après de multiples galères rencontrées jusqu'à la dernière minute. Ils espèrent créer la surprise.
C'est le grand jour pour le duo héraultais. Kito de Pavant s'apprête à s'élancer dans sa 10e Transat Jacques Vabre aux côtés du jeune Achille Nebout, figariste montpelliérain. Le top départ est donné ce dimanche à 13h15, au Havre. 59 bateaux s'élanceront pour la traversée de l'Atlantique jusqu'à Salvador de Bahia, au Brésil.
À la veille du grand départ, qu'ils auraient pu ne jamais voir, les skippers languedociens se montraient optimistes.
Il y a beaucoup d'excitation et d'impatience de partir. C'est déjà un bel exploit d'être prêt à prendre le départ vu les difficultés qu'on a rencontré...
- Achille Nebout
Un mât cassé en 3, des ajustements de dernière minute
En effet, il y a un mois à peine, ils n'étaient pas au bout de leurs peines. Le 26 septembre, alors qu’ils s’apprêtaient à mettre le cap sur le Havre, le mât du bateau "Made in Midi" s'est brisé en trois à Port Camargue, au Grau-du-Roi. Pas le temps de réparer, l'équipe a été obligée de trouver en urgence un nouveau bateau.Ce bateau, c'est celui de Jean Galfione, un ex champion olympique de saut à la perche. Récupéré il y a seulement deux semaines en Bretagne, les deux skippers ont dû y faire les derniers ajustements (tests, changements de pièces) dans un temps record.
On ne connaît pas encore bien le bateau, on va le découvrir sur les premiers jours de la course. Mais on a eu de bon échos du bateau de la part des autres concurrents. Il a des qualités, on va tenter de s'en servir au maximum pour faire une belle transat.
- Achille Nebout
Pour financer ces dépenses de dernière minute, l'équipage a dû lancer une collecte de fonds avant de prendre le départ. L'objectif de 40.000 euros a très rapidement été atteint.
De son côté, Kito de Pavant est confiant malgré la fatigue et le stress qui se sont accumulés ces dernières semaines, en plus du manque de préparation. "On a une énergie et une motivation de dingue", assure-t-il.On a été très impressionné du soutien que l'on a reçu, il y a plus de 200 participants dont les noms sont affichés dans le bateau. On remercie chaleureusement tous ceux qui ont participé. C'est un élan de solidarité qui fait chaud au cœur, et qui nous donne encore plus de détermination.
- Achille Nebout
L'objectif ; créer la surprise
Tout est à présent prêt pour enfin, au moins, réaliser une belle course, et au mieux, surprendre tout le monde. "Avant ces difficultés, on visait le podium a minima, c'est sûr qu'on a dû revoir nos objectifs sportifs à la baisse, confie Achille Nebout, avant de recevoir de bons échos de la part de plusieurs concurrents sur ce bateau qu'ils connaissent peu.
On s'est aperçu que nos concurrents se méfiaient énormément de nous, mais aussi du bateau, qui est un peu atypique et différent des bateaux dernière génération, et qui a prouvé dans le passé qu'il était un très bon bateau.
- Kito de Pavant
10ème transat pour Kito, première pour Achille
Pour le participant à la solitaire du Figaro 2019, c'est la première transatlantique. Inspiré par Kito de Pavant depuis toujours, le skippeur de 29 ans veut se montrer à la hauteur de son mentor.
Kito de Pavant, quant à lui, est un habitué des Transat. Il est arrivé cinquième en 2017 avec Yannick Bestaven, deuxième en 2013 avec Yves Le Blevec et deuxième en 2009 en compagnie de François Gabart.Avec Kito, ça a beaucoup de sens, c'est l'un des meilleurs amis de mes parents, j'ai toujours suivi son parcours de près, et c'est en grande partie grâce à lui que je me suis lancée cette année dans cette belle voie. C'est une grande chance pour moi de pouvoir faire cette transat avec lui, il y beaucoup à apprendre à son contact.
- Achille Nebout
Mais c'est aussi un habitué des galères ; en 2016, lors du Vendée Globe, il avait été contraint à l’abandon après avoir heurté un cachalot. Lors du Vendée Globe 2012, il avait été heurté, trois jours après le départ, par un chalutier.
C'est donc avec beaucoup de hâte que le navigateur se lance dans cette course, après plusieurs semaines compliquées, "pouvoir enfin parler navigation".