Le vin de Cahors n'est pas à la fête en cette saison des vendanges. Tous les dégâts causés par le gel au printemps se ressentent vivement du côté des caves dont un certain nombre de cuves resteront vides cette année.
Les vendanges ont commencé depuis quelques semaines. Cette année est particulière pour le vin de Cahors. Beaucoup de vignerons ont à l'esprit le mois d'avril dernier, ils découvraient l'ampleur des dégâts causés par le gel. Une perte de production allant jusqu'à 90% des volumes prévus.
Pour Sébastien Sigaud, les volumes espérés cette année sont de 300 hectolitres maximum alors qu'ils sont de 3 000 les années normales.
"Dans l'histoire de l'appellation, on a jamais, jamais vu autant de cuves vides. Déjà 2023 a été une saison avec très peu de récolte, on est dans la mutation climatique. Aujourd'hui 2024 c'est encore plus triste que 2023, on devra faire face à cela et trouver des méthodes pour s'adapter."
Sébastien Sigaud - vigneron à Prayssac et président de l'Union interprofessionnelle des vins de CahorsItw P.E. Zahn / FTV
C'est une année qui va marquer l'avenir de l'appellation
Sur les parcelles qui ont été préservées, les jus sont prometteurs. Le millésime 2024 devrait être soyeux, frais, acidulé.
Mathieu Raynaud, installé depuis 3 ans à Luzech a, quant à lui, réussi à sauver 50% de ses vignes.
"Faut savoir jouer avec la partition que la nature nous offre. Etre résilient, faire attention à ce qui se passe et s'adapter au changement climatique"
Mathieu Raynaud - vigneron à Luzech (Lot)Itw P.E. Zahn
Après la grêle, le mildiou...
Cet épisode de gel est peut-être l'incident de trop pour un certain nombre de professionnels. On estime que 30% du territoire viticole est à terme menacé de disparition, la solution peut être la diversification des productions.
Certains viticulteurs diversifient, déjà, leurs productions depuis quelques années. Ainsi David Girard, installé à Villesèque, a, en plus de ses 20 hectares de vignes, 135 000 plants de lavande depuis 4 ans. Il vient de créer aussi une savonnerie avec sa femme. Ses nouvelles activités représentent désormais 25% de son chiffre d'affaires, cela lui permet d'être moins dépendant du changement climatique.
"C'est un autre travail, c'est plus apaisant que le raisin."
David Girard - vigneron à VillesèqueItw J. Azoulai France 2
La polyculture pourrait ainsi devenir la norme des exploitations viticoles du Lot. L'adaptation risque d'être vitale pour les exploitants.