Installés sur arrêté préfectoral au printemps dernier, plusieurs rochers doivent empêcher les traversées clandestines de la frontière franco-espagnole. Enlevés par la force ce week-end par des militants, la mairie de Banyuls vient d’en mettre cinq nouveaux.
Dans les Pyrénées-Orientales, la fermeture administrative de plusieurs points de passage entre l’Espagne et la France a été décidée en janvier dernier, pour lutter contre l’immigration clandestine et la menace terroriste.
À Banyuls, commune frontalière avec l’Espagne, les rochers installés ont été enlevés le week-end dernier par des militants. Ce lundi, la municipalité de cette commune de près de 5 000 habitants a décidé d’en remettre, sur ordre de la préfecture des Pyrénées-Orientales.
La frontière rouverte dans le week-end
Les services municipaux banyulencques ont donc installé cinq nouveaux rochers ce mardi. Ils sont répartis sur la chaussée et bloquent complètement la circulation des véhicules aux alentours de cette commune des Pyrénées-Orientales. Une installation express faite à la demande de la préfecture des Pyrénées-Orientales.
Cette nouvelle dépose a été décidée vingt-quatre heures après que des militants, qui ont répondu à l'appel lancé par le collectif féministe de la Catalogne du Nord, ont enlevé les rochers. Ils ont été épaulés dans cette démarche par les habitants du village voisin d’Espolla, situé du côté espagnol.
Ras le bol général
Le retrait des rochers tenté ce week-end s’explique par le ras-le-bol général ressenti par les habitants des environs, tant du côté espagnol que du côté français. Selon eux, les blocs ne suffisent pas à empêcher les clandestins de traverser la frontière.
"C'est inefficace parce qu’ils peuvent passer par là où ils veulent. L’autre jour ils passaient par le front de mer, donc ça ne sert à rien, ça ne les empêche pas de passer", confiait un habitant de la commune de Banyuls à France 3 Occitanie en octobre dernier.
Plusieurs militaires de la sentinelle Vigiprate sont également mobilisés sur place dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Toujours selon les habitants, depuis que la frontière a été fermée, ils sont contraints de faire des détours de plusieurs dizaines de kilomètres quotidiennement. Une situation qu'ils jugent intenable.