Coronavirus à Perpignan : un détenu tente de s’évader de l’hôpital pendant des examens pour une possible infection

La nuit dernière, un détenu condamné pour une affaire criminelle a tenté de s’évader de l’hôpital de Perpignan en enjambant une clôture. Il a été rattrapé et maîtrisé par les surveillants. Le prisonnier était hospitalisé pour une suspicion de Covid 19 qui s'est révélée négative.

 

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Dans la nuit du 26 au 27 mars 2020, un détenu de la maison d'arrêt de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales, condamné pour une affaire criminelle, a tenté de s’évader de l’hôpital de la cité catalane où il avait été transporté pour une suspicion d'infection au coronavirus. Il a enjambé une clôture avant d’être rattrapé sur un terrain vague et maîtrisé par les surveillants.


Un détenu découvert en train de vomir et respirant mal


C'est vers 23 heures que les surveillants de la prison de Perpignan ont été alertés par des appels, un tapage ainsi que par des détritus et des couvertures enflammées jetées par les fenêtres des cellules du deuxième étage. En ouvrant la porte de l'une d'entre elles, ils ont découvert un détenu en train de vomir dans les toilettes et ayant énormément de mal à respirer et à s'exprimer. Ils ont alors appelé le SAMU.


Tentative d'évasion pendant le test de dépistage


Le protocole COVID-19 de gestion d'un détenu a alors été mis en place. Pris en charge par le corps médical et escorté de 3 agents, menotté et entravé, le détenu a été conduit à l'hôpital de Perpignan. A son arrivée, les menottes lui ont été retirées afin de pouvoir procéder au test de dépistage du coronavirus.
C'est à ce moment-là que, prétextant la nécessité de se rendre aux toilettes, le prisonnier a tenté de s'évader.


Rattrapé et réincarcéré


Parvenant à fausser compagnie aux personnels pénitentiaires et de santé en jetant un appareil médical sur un infirmier, il s'est mis à courir dans les allées du centre hospitalier de Perpignan. L'homme a ensuite enjambé une clôture lors d'une course poursuite.


Un seul surveillant admis en salle d'examen


Il faut dire qu'en raison de la procédure de protection sanitaire, un seul agent, protégé par une combinaison complète, a été admis à surveiller le détenu dans la pièce médicale où il passait ses examens.
 

Placé en quartier disciplinaire


Finalement, les surveillants ont rattrapé l'homme au bout de 300 mètres, en pleine rue. Ramené immédiatement en prison, l'individu, condamné pour une affaire criminelle et sous le coup d'une autre procédure en correctionnelle, a été placé en quartier disciplinaire.


Les résultats du test sont négatifs


Les résultats du test de dépistage au COVID-19 pratiqué lors de sa brève hospitalisation se sont finalement révélés négatifs.
 


Le COVID-19, effet d’aubaine pour les détenus ?


Au-delà du fait divers, cet incident pose question, selon les personnels pénitentiaires. Ils redoutent d'autres tentatives, dans ce contexte déjà très compliqué pour eux et pour les soignants. Outre les risques de contagion, le secrétaire local du syndicat UFAP-UNSA Justice, Pierre Grousset, résume la situation.
 

En ce qui nous concerne directement, nous ne sommes pas équipés en masques, ou alors ils sont périmés. Et puis, il n’y a pas de chambre sécurisée disponible pour le traitement du coronavirus, car elles ne sont pas ventilées. Comment va-t-on faire s’il y a 10 ou 15 prisonniers qu’il faut transporter à l’hôpital ?


Le syndicaliste s'alarme aussi de la montée de la violence en prison dans ce contexte d'épidémie.
 

La population carcérale est très difficile à gérer pour les agents. Les annonces de la ministre de la Justice n’ont pas calmé la situation [Nicole Belloubet prévoit de libérer 5 à 6.000 prisonniers afin de soulager la tension carcérale, NDLR], bien au contraire !

 
"D’un côté, cette mesure pourrait nous soulager, éviter la promiscuité. De l'autre, ces libérations peuvent poser des problèmes à la société. Qui va suivre ces condamnés ? Par ailleurs, ceux qui ne sont pas libérés mettent la pression dans les prisons afin d’augmenter le nombre de libérations. Nous, on le vit durement au quotidien".

L'inquiétude est palpable aussi du côté du syndicat SLP-FO, qui a interpellé la direction de la maison d'arrêt de Perpignan afin de rappeler les conditions dans lesquelles les personnels travaillent et les difficultés supplémentaires générées par cette pandémie de COVID-19.
 
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