Le tribunal administratif de Montpellier, saisi par le préfet des Pyrénées-Orientales, a interdit, début mai, l'usage du catalan dans les conseils municipaux. Ce vendredi, les 5 communes concernées ont reçu un soutien de poids, celui de la numéro 2 du gouvernement de Catalogne. Elle a fait le déplacement à Elne pour défendre l'usage de la langue catalane.
Au pied de la mairie d’Elne, on parle encore catalan. Voilà de quoi ravir la numéro 2 de la Generalitat de Catalunya. Laura Vilagrà est venue soutenir dans leur combat, les maires d'Elne, de Tarerach, d'Amélie-les-Bains, de Saint-André et de Port-Vendres, concernés par la décision du tribunal de Montpellier.
Pour la justice, les délibérations des conseils municipaux doivent se faire en français d'abord. Même si elles peuvent être traduites en catalan ensuite. Mais "l'usage du français prime et est obligatoire" stipule le tribunal administratif.
Mais les élus ont fait appel.
Le courage de ces maires pour ouvrir un débat qui permettrait l'usage du catalan au sein des conseils municipaux nous semble remarquable et nécessaire. Il faut le saluer. Nous espérons que l'Etat français ne suivra pas l'exemple de l'Etat espagnol. Il ne faut pas judiciariser la langue et la politique car la langue appartient à tout le monde. C'est un patrimoine à préserver, et plus spécialement ici en pays catalan.
Laura Vilagrà, ministre catalane de la Présidence.
5 maires catalans en lutte
S'il entend respecter la décision du tribunal, Nicolas Garcia ne compte pas baisser les bras. Il ira jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme.
"Nous ce que l'on veut, c'est un débat. Un débat national pour que la République française en sorte plus forte. Plutôt que de faire de la diversité culturelle et linguistique, un handicap, il faut en faire un atout" explique Daniel Garcia, le maire d'Elne.
Cette semaine, la présidente PS de la région Occitanie a rencontré à Barcelone son homologue catalan Pere Aragones. Pour Carole Delga, la législation doit évoluer.
Nous pourrions avoir de par la loi, des souplesses d'utilisation des langues régionales dans différents cadres, y compris dans l'expression orale dans des enceintes délibératives, comme un conseil municipal.
Carole Delga, présidente PS de l'Occitanie.
Mais les élus des Pyrénées-Orientales devront s'armer de patience. La décision la cour d'appel de Toulouse n'est pas attendue avant deux ans.
Ecrit avec H. de Laguerie.