L'Agly, l'un des trois cours d'eau majeurs des Pyrénées-Orientales, favorise l'irrigation des cultures et joue un rôle régulateur majeur de la faune piscicole. Mais la rivière est aujourd'hui à sec par endroit. L'écosystème est menacé. En cause : la sécheresse chronique qui frappe le département et qui force la préfecture à maintenir des mesures de restriction d'usage de l'eau depuis juin 2022.
Un sol craquelé, une rivière asséchée entre Estagel et Cases-de-Pène (Pyrénées-Orientales) : il n'y a plus d'eau dans l'Agly. C'est la conséquence de la sécheresse chronique qui frappe le département depuis près d'un an. Les responsables du syndicat du bassin versant de la rivière expliquent qu'habituellement, à cette période de l'année, l'eau monte jusqu'aux hanches.
La période d'irrigation prévue au mois de mai est menacée. Et sans attendre, la biodiversité souffre déjà. La menace est grande sur la faune aquatique, comme l'explique François Toulet-Blanquet, le directeur du Syndicat Mixte du Bassin Versant de l'Agly.
Toutes les flaques restantes sont vides car tous les poissons sont morts ou ont été mangés. Il y a un clairement un problème sur notre faune piscicole. Pire : bientôt doivent arriver les poissons migrateurs qui remontent nos cours d'eau pour se reproduire. Or sans eau, pas de cycle de reproduction.
François Toulet-Blanquet, directeur du Syndicat Mixte du Bassin Versant de l'Agly
Niveau et débit du barrage au plus bas
Plus haut, le barrage de l'Agly affiche aussi un niveau très bas et son débit est limité. Autour de l'ouvrage, la végétation souffre aussi. Le paysage est miné de tâches marrons. Ce sont des arbres morts : il est difficile de lutter contre le manque d'eau.
Aujourd'hui, avec un débit de 600 mètres par seconde et avec les pertes en amont, sur Cases-de-Pène on n'a plus rien !
Théophile Martinez, président du Syndicat Mixte du Bassin Versant de l'Agly
Restrictions d'usages de l'eau depuis 8 mois
Le niveau du barrage est très bas : moins de 8 millions de mètres cubes contre 20 millions de mètres cubes normalement en cette période. Ce volume est vital pour satisfaire les besoins d'irrigation de l'été et du début d'automne à venir. Depuis l'été 2022, les acteurs de la gestion de l'eau des Pyrénées-Orientales se réunissent tous les mois autour du préfet du département pour faire le point sur cette sécheresse exceptionnelle.
Les mesures de restrictions d'usages de l'eau en place depuis le mois de juin dernier resteront en vigueur au moins jusqu'à fin février.
Ecrit avec Céline Llambrich et Marine Lesprit