Deux dirigeants d'Emmaüs 82 (Tarn-et-Garonne) et leurs compagnes étaient jugés en appel ce jeudi 14 novembre 2024 pour des malversations financières. 57.000 euros ont disparu des caisses de l'association entre 2017 et 2023. Un an d'emprisonnement a été requis à leur encontre.
Après avoir été relaxés en première instance, en janvier 2024, deux dirigeants de l'association Emmaüs du Tarn-et-Garonne, étaient convoqués avec leurs épouses devant la cour d'appel de Toulouse, ce jeudi 14 novembre 2024. Les quatre prévenus sont accusés de malversations financières, d'abus de confiance et de blanchiment d'argent. Un an d'emprisonnement a été requis à l'encontre de Christian Calmejane, le fondateur de l'association, et le directeur adjoint, Hrachya Hayrapetyan.
Dons, aide de la famille, revente de voitures : les explications des prévenus
Les deux dirigeants sont accusés d'avoir détourné 57.000 euros de la trésorerie d'Emmaüs 82. De l'argent en espèces qu'ils auraient ensuite déposé sur leurs comptes personnels. C'est le comptable de l'association qui en 2019 remarque des irrégularités dans les comptes.
Après une plainte déposée par le président d'Emmaüs 82, les enquêteurs vont découvrir qu'entre janvier 2018 et 2022, 83.125 euros sont déposés sur les comptes des époux Calmejane. À l'audience, ces derniers expliquent qu'il s'agit en partie de leurs économies. Mais aussi d'une aide financière de leur famille de Finlande et de dons en espèces provenant de personnes qu'ils auraient hébergées dans leur cadre de vie communautaire.
Concernant le directeur adjoint, c'est une somme d'un peu moins de 53.000 euros qui attire l'attention des enquêteurs. Hrachya Hayrapetyan explique qu'il achète et revend des voitures.
À lire aussi : Justice : un directeur d'Emmaüs et son adjoint mis en examen pour travail dissimulé sur personnes vulnérables et abus de confiance
Outre ces accusations de détournement de fonds, les deux dirigeants de l'association d'aide aux plus démunis sont également mis en examen pour travail dissimulé. Un second dossier qui a aussi été évoqué à l'audience. Seize personnes et six enfants auraient reçu de l'argent pouvant s'apparenter à de la compensation financière. Sur ce point, les deux dirigeants se sont défendus en indiquant que ces personnes voulaient simplement travailler. Que ce travail était volontaire et rémunéré afin de les aider.
Les réquisitions
L'avocate générale a requis à l'encontre des deux dirigeants d'Emmaüs 82 : un an d'emprisonnement, cinq ans d'interdiction d'exercer et cinq ans d'inéligibilité. Six mois de prison avec sursis ont été requis à l'encontre des épouses des deux dirigeants, poursuivies pour blanchiment d'argent. La cour d'appel de Toulouse rendra sa décision le 23 janvier 2025.
En première instance, ce sont entre huit et douze mois de prison qui avaient été requis contre les deux responsables d'Emmaüs et leurs épouses au terme de neuf heures d'audience au tribunal de Montauban.
À lire aussi : Relaxe surprise pour les cadres d'Emmaüs accusés d'avoir détourné 57 000 euros
Le 16 janvier 2024, les quatre prévenus avaient été relaxés. Et le parquet avait fait appel.