De nouveaux feux ont été allumés cette nuit par des arboriculteurs de Lavaur, dans le Tarn, provoquant d'importantes fumées, trois jours seulement après un premier épisode qui a entraîné l'intoxication de plusieurs personnes. Une "récidive" insupportable pour le maire de Lavaur, Bernard Carayon.
Le maire de Lavaur ne décolère pas. A 5 heures, ce samedi 17 avril, Bernard Carayon est alerté par un appel téléphonique : d'épaisses fumées ont été signalées dans la commune. Soit trois jours après un premier épisode qui a provoqué l'intoxication d'une vingtaine de personnes et conduit à la garde à vue de 24 heures du directeur général de la coopérative des 2 vallées. Une enquête est d'ailleurs ouverte pour mise en danger d'autrui et blessures involontaires pour ces premiers faits.
Pour voir le reportage de France 3 Occitanie diffusé le 18 avril sur les plaintes déposées par des personnes intoxiquées et des maires du secteur, cliquez sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=wINGl1YxMG4
"La gendarmerie et la police municipale sont allées faire les constatations et oui, il s'agit du même domaine", s'insurge Bernard Carayon. "J'attends la confirmation mais je suis presque sûr que des hydrocarbures ont été utilisés. J'ai appelé le procureur de la République dès 7 heures ce matin et je vais porter plainte aujourd'hui".
Dans la nuit de mardi à mercredi, le personnel de ce domaine a allumé de nombreux feux, à l'aide de paille imbibée d'hydrocarbures. Procédé illégal utilisé par certains arboriculteurs pour lutter contre le gel et donc la perte de leur production. Bernard Carayon dit comprendre le désarroi des agriculteurs face à ces intempéries de grande ampleur mais dénonce ici un "comportement cynique", préjudiciable à l'ensemble de la profession.
C'est une récidive insupportable, une sorte de bras d'honneur qui est fait aux autorités, à la justice.
Le sud de la France a subi une vague de froid intense et des épisodes de gel qui ont fait des dégâts considérables dans les vignobles et les vergers. Le Premier Ministre Jean Castex et le ministre de l'agriculture Julien Denormandie sont justement attendus ce samedi dans l'Hérault, l'Aude et les Pyrénées-Orientales, pour des rencontres avec les agriculteurs concernés.
Un fonds exceptionnel devrait être débloqué pour compenser les pertes. La région Occitanie, elle, a d'ores et déjà voté une aide de cinq millions d'euros.