En poste dans le Cantal, Laurent Buchaillat vient d'être nommé nouveau préfet du Tarn. Le décret est paru au Journal officiel de ce mardi 1er octobre 2024.
Cette nomination était attendue depuis le limogeage de Michel Vilbois en juillet dernier, mais elle avait été retardée faute de gouvernement en place. C'est désormais chose faite, Laurent Buchaillat prend les rênes des services de l'État dans le département du Tarn, au poste de préfet, au 1ᵉʳ octobre 2024, selon le décret paru au Journal officiel. Il récupère l'épineux dossier de la contestation du projet de l'autoroute A69 qui doit relier Castres à Toulouse.
Successeur du contesté Michel Vilbois
Âgé de 54 ans, Laurent Buchaillat est diplômé d'un DEA en sciences économiques et fait l'ENA. Il entame sa carrière dans l'administration en travaillant aux finances de services rattachés au ministère de la Défense, puis à celui de l'Économie. Il s'est par la suite occupé de l'action territoriale auprès du ministère de l'Intérieur avant d'être nommé préfet du Cantal en août 2022.
Laurent Buchaillat succède à Michel Vilbois dont les méthodes ont pu être contestées. L'ancien préfet du Tarn a en effet été critiqué par des associations de défense de l'environnement au sujet des réponses policières musclées face aux manifestants sur le tracé de l'autoroute A69.
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S'il s'en est défendu dans un communiqué laconique, son management a également été remis en cause au sein même de la préfecture avec des accusations de harcèlement et d'humiliation. À la suite d'un audit mené par l'Inspection générale de l'administration, Michel Vilbois avait été limogé au mois de juillet 2024.
Après Notre-Dame des Landes, l'A69
Le gros dossier dont Laurent Buchaillat hérite en étant nommé à Albi, c'est bien entendu celui de la future autoroute A69 qui doit relier Toulouse et Castres sur une portion de 53 kilomètres avec pour objectif affiché de désenclaver le sud du Tarn.
Un projet qui ne cesse depuis des mois d'engendrer manifestations et occupations de la part de militants écologistes. Des collectifs et mouvements de défense de l'environnement dénoncent la destruction de zones humides, terres agricoles, arbres, écosystèmes et nappes phréatiques avec la construction de cette autoroute. Autre argument des opposants : ils estiment que l'actuelle route nationale est loin d'être saturée.
Laurent Buchaillat a déjà eu à faire avec ce type de problématique et contestations. Il était en effet directeur de cabinet de la préfecture de Loire-Atlantique entre 2014 et 2017, lorsque le projet de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes avait conduit à une forte résistance des mouvements écologistes.