Barrage de Sivens : manifestations à la mémoire de Rémi et nouveaux incidents à Albi

Alors que les résultats de l'autospie de Rémi Fraisse qui a trouvé la mort sur le site de Sivens ce week-end, des manifestations à sa mémoire sont organisées à Albi et Toulouse. Dans le Tarn, la situation est très tendue alors que les enquêteurs ont enfin pu se rendre sur le site.

Lundi après-midi, quelque 500 opposants se sont rassemblés devant la préfecture d'Albi, à l'heure même où deux experts mandatés par le ministère
de l'Écologie rendaient publiques leurs conclusions - très critiques - sur le projet
Parmi les manifestants qui scandaient "Rémi, Rémi, on ne t'oublie pas", certains étaient en pleurs, d'autres brandissaient des panneaux où était inscrit "Rémi, ni oubli ni pardon, État assassin". Une dizaine - visage masqué, poing levé - s'accrochaient aux grilles de la préfecture.

Puis, aux abords du palais de justice, des premiers heurts ont éclaté entre les manifestants les plus virulents, pour certains cagoulés et jetant des pavés, et les forces de l'ordre. Les affrontements ont vidé le centre d'Albi de ses passants et les terrasses de leurs clients. Vers 17H30, les policiers faisaient encore face à plusieurs dizaines de manifestants qu'ils tentaient de disperser par des salves de gaz lacrymogènes.

Un rassemblement a été organisé également en fin d'après-midi sur la place du Capitole à Toulouse.
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©INA


Un premier rassemblement en mémoire de Rémi Fraisse, dimanche soir à Gaillac, avait donné lieu à des affrontements et des dégradations.

L'autopsie attendue 

Les proches de Rémi Fraisse, 21 ans, mort sur le site du barrage contesté de Sivens attendent lundi les résultats de l'autopsie du manifestant pour connaître les causes de son décès dimanche, lors d'affrontements avec les gendarmes. Le détail des analyses devrait être connu mardi selon le procureur.

Sur le site du projet de barrage, à Lisle-sur-Tarn,  les gendarmes de la section de recherches de Midi-Pyrénées ont entamé à la mi-journée leurs premières constatations techniques à l'endroit, marqué par une tache de sang, où le corps du manifestant avait été récupéré. Tous les acteurs de ce dossier - enquêteurs, opposants, Conseil général - sont suspendus pour le moment aux premiers résultats de l'autopsie qui doivent être connus dans la journée de lundi.

Le corps de Rémi avait été découvert et récupéré dimanche, à deux heures du matin, par les gendarmes lors d'affrontements avec une centaine d'opposants très déterminés.

Le père de la victime a souligné que son fils ne faisait pas partie des radicaux du mouvement.
Ce décès marque un tournant tragique dans ce mouvement de contestation déjà émaillé de nombreux heurts entre les forces de l'ordre et les éléments les plus virulents de la contestation.

Les écologistes réclament l'arrêt du projet

Plusieurs responsables politiques se sont prononcés pour l'abandon pur et simple du projet, à l'image du député européen José Bové (Europe Écologie-Les Verts, EELV) et de l'ancienne ministre de l'Écologie Delphine Batho (PS). La députée écologiste Cécile Duflot a également demandé l'abandon du projet "surdimensionné, inutile et trop coûteux" et réclamé une "enquête claire et précise sur les agissements des force de l'ordre" à Sivens.

La direction de la gendarmerie nationale a rappelé de son côté, dans un communiqué, que ses hommes avaient été attaqués à coup de cocktails Molotov, d'engins explosifs et de projectiles, la nuit des faits, et qu'aucune hypothèse n'était en l'état privilégiée pour expliquer le décès de Rémi Fraisse.

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