Guilhem Carayon claque la porte des LR et rejoint l'UDR de Ciotti, son père va-t-il suivre le mouvement ?

"L'enjeu est de préparer le sursaut français". Ancien président des Jeunes Républicains, le Tarnais Guilhem Carayon officialise sa rupture avec LR pour rejoindre l'UDR d'Eric Ciotti et se rapprocher du RN. Entraînera-t-il dans son sillage son père, Bernard Carayon, figure historique locale et nationale de la droite ?

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Ancien président des "Jeunes Républicains" dans le Tarn (élu en 2020), puis au niveau national (depuis 2021), Guilhem Carayon n'a attendu que quelques heures après l'annonce de la démission d'Éric Ciotti du parti "Les Républicains", pour suivre le même chemin et officialiser son ralliement à l'Union des Droites pour la République" (UDR). Il en devient le vice-président.

Souhaitant incarner une droite « forte » et « décomplexée », Guilhem Carayon avait été parmi les premiers responsables LR à rejoindre Eric Ciotti au lendemain des élections européennes de juin 2024. Au sein de son mouvement, il est l'un des artisans ayant œuvré au rapprochement avec le Rassemblement National.

Nouvelle candidature "Carayon" dans le Tarn

Issue d'une famille implantée dans le Tarn depuis des décennies, et fort de son succès national à la tête des Jeunes Républicains où il multiplie les adhésions, le jeune homme de 23 ans à l'époque, est investi par LR comme candidat sur la troisième circonscription du département aux législatives de 2022.

Il y réalise une campagne '"en famille", sous la direction de son père, l'avocat Bernard Carayon, patron des Républicains tarnais, et ancien député de la circonscription de 2002 à 2012. Mais le nom et le début de notoriété ne suffisent pas à passer le premier tour, Guilhem Carayon n'arrive qu'en quatrième position, avec 16.28% des voix. 

Victime du "front républicain"

Juin 2024, bis repetita. Après la dissolution de l'Assemblée nationale, c'est cette fois sous les couleurs LR-RN qu'Éric Ciotti lui donne l'investiture. Mais il crée cette fois la surprise en arrivant largement en tête du premier tour, avec 43.51% des voix. Pas suffisant néanmoins face au "front républicain" qui se met en place contre lui au second tour, le sortant macroniste Jean Terlier conserve finalement son siège, grâce à une courte avance de 2600 voix. 

De Bernard à Guilhem, la politique au cœur de la famille

Difficile d'imaginer que la question du cheminement politique n'est pas au cœur des discussions familiales. Son père, Bernard Carayon, maire LR de Lavaur dans le Tarn depuis près de 30 ans, et conseiller régional d'Occitanie depuis 2016, est une personnalité de poids au sein des Républicains.

Ancien député RPR, puis UMP, il a également été membre de plusieurs cabinets : ceux de Jacques Chirac, Robert Paudraud, et Charles Pasqua, puis responsable national du RPR, et des Républicains, en charge de l'industrie. Proche des Laboratoires Pierre Fabre, il est l'un des défenseurs acharnés de l'autoroute A69.

L’A69 est la clé du développement économique

Bernard Carayon, février 2024

Tel fils, tel père ? 

Membre du GUD (syndicat d'étudiants d'extrême droite) dans sa jeunesse, tenant d'une ligne dure au sein de la droite, il milite depuis les années 1980 pour nouer des alliances avec le Front National (devenu Rassemblement National). Entre les deux tours des élections législatives de 2024, celui qui est toujours président départemental des Républicains publie un communiqué pour soutenir clairement son fils (UDR) et les deux candidats du RN : " je soutiens avec force et vigueur les candidats patriotes du Tarn, Frédéric Cabrolier, Julien Bacou et Guilhem Carayon". Et il appelle à nouveau à une coalition avec l'extrême droite.

J'appelle de mes voeux une nouvelle majorité parlementaire dont le premier ministre sera M. Bardella

Bernard Carayon, 2 juillet 2024

Bernard Carayon restera-t-il encore longtemps sourd aux appels de la nouvelle UDR rejointe par son fils ? L'intéressé répond d'un énigmatique : "je vous informerai en temps voulu", a-t-il précisé par sms à la rédaction de France 3 Occitanie.

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