Vignes brûlées par la canicule : les viticulteurs de l'Hérault, du Gard et de l'Aude inquiets pour leur avenir

De nombreux viticulteurs de l'Hérault, du Gard et de l'Aude ont perdu une grande partie de leurs vignes, brûlées par le soleil, suite à un épisode caniculaire sans précédent. Désormais, ils cherchent des réponses et s'interrogent sur l'avenir de leur fillière.

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Le phénomène est inédit dans l'histoire de France. De nombreux viticulteurs de l'Hérault et du Gard ont perdu jusqu'à 50% de leur production de vignes pendant la canicule. Les raisins ont littéralement grillés au soleil sous une chaleur extrême montant par endroits jusqu'à 45°C

Même constat dans l'Aude où un recensement est en cours, mené par les techniciens de la chambre d'agriculture. 
Le coup de chaud a notamment touché les communes littorales de La Palme et de Leucate : certaines parcelles ont été totalement brûlées.

Pour Nicolas Viguier, viticulteur au domaine de l'Arbousier à Castries, à l'Est de Montpellier, cette vague de chaleur a été dévastatrice. 30% de sa production est partie en fumée en quelques heures, au jour le plus chaud de la vigilance rouge canicule, vendredi 28 juin.

On ne s'y attendait pas parce qu'on sait que la vigne est une plante très résistante à la sécheresse. On s'était dit qu'on serait à l'abri...

Pour tenter de comprendre pourquoi ses vignes n'ont pas résisté, il a invité Serge Zaka, un agroclimatologue, dans son domaine pour évaluer les dégats.

Première hypothèse : la vague de chaleur a attaqué les vignes bien trop tôt dans l'année, au mois de juin. La plante, à son stade de croissance, n'était pas préparée à subir de telles températures. L'intensité du phénomène climatique de vendredi est aussi mis en cause. Les climatologues lui ont donné un nom : l'effet "sèche cheveux".

C'est le couplage des températures extrêmement élevées, jusqu'à 46°C à la station la plus proche, et le vent, un Mistral allant jusqu'à 50 km/h. C'est la première fois qu'on observe un effet sèche-cheveux aussi destructeur en France. 

 
Cette sécheresse soudaine, intense et précoce, a abasourdi les viticulteurs de la région. Au point où, comme Nicolas Viguier, ils s'interrogent sur l'avenir même de la profession.

On se pose beaucoup de questions. Est-ce que dans l'avenir ça va se reproduire ? Je suis la 4ème génération de vignerons sur ce domaine, et je souhaite le transmettre aux générations d'après. Je me demande si notre cépage et notre production sera encore adaptée dans le futur. 

En 4 ans, la région de Montpellier a subi trois calamités agricoles liées directement au changement climatique, entre la canicule, la sécheresse exceptionnelle et la grêle précoce. Si ce phénomène est inédit, il pourrait se reproduire avec le réchauffement climatique.
 
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