Alors que la mairie de Paris s’engage à ne plus autoriser dès 2020 aucun cirque présentant des spectacles avec des animaux sauvages, la décision divise. Certains circassiens se disent « prêts à riposter ».
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Est-ce vraiment la fin des lions, des éléphants et des singes dans les cirques de la capitale ? Alors que
la Ville s’engage à ne plus donner «
aucune autorisation » d'installation dès 2020, la décision – qui doit être entérinée vendredi soir au Conseil de Paris – rassure bien entendu
les défenseurs des animaux.«
Il était temps ! », lâche par exemple Amandine Sanvisens, présidente de l'association Paris Animaux Zoopolis (Paz). Selon la Fondation Brigitte Bardot,
la mort de la tigresse Mévy, échappée d'un cirque fin 2017 et abattue en pleine rue, avait donné raison aux associations de protection animale. De quoi accélérer la réflexion de la mairie et alimenter le débat alors que
l'ours Mischa, un animal très malade et pourtant utilisé dans des spectacles itinérants, est mort mardi.
L’impact de la mort de la tigresse Mévy
D’après Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris chargée de la nature en ville, la mesure ne s'appliquera pas pour l’instant aux «
cirques Bouglione ou Gruss (qui) n'ont pas voulu s'inscrire dans cette démarche à ce stade ». Pour ce qui est des
Bouglione, propriétaires de leur domaine,
le Cirque d'Hiver, une telle interdiction ne peut pas être imposée dans l’état.Quant au cirque Arlette Gruss, il devra «
signer la convention d'interdiction en 2020 » pour renouveler son autorisation d'occupation de terrain, d’après l'élue. Les cirques Bormann,
à qui appartenait la tigresse Mévy, et Pinder ont renoncé à des spectacles incluant des animaux sauvages.
Une décision électoraliste ?
Pénélope Komitès explique aussi qu’un budget d’«
environ 50 000 euros sur trois ans » est prévu pour chaque cirque signataire en vue d'une reconversion. Mais l’interdiction révolte certains circassiens. «
Les extrémistes commencent avec les fauves puis ce sera au tour des chevaux, s'indigne le dompteur Georges Kobann du cirque Arlette Gruss.
Ils ne veulent plus aucun animal dans les cirques ! ». L’homme se dit même «
prêt à riposter » si la mairie refuse de renouveler sa convention.Du côté du Cirque Royal, le directeur William Kerwich pointe du doigt, lui, «
un enjeu politique ». «
On ne doit pas enlever une tradition pour avoir des voix aux prochaines élections municipales »
, s’insurge l’homme, à la tête d'une cinquantaine d'animaux, notamment des hippopotames, des dromadaires et des perroquets. Et de poursuivre : «
Enlever les animaux, c'est comme enlever les clowns. Après il ne restera plus que des spectacles comme le Cirque du Soleil pour les intellos et les ados ».
« 1 200 animaux sauvages » dans les cirques français
«
Que fera-t-on des animaux, on va les vendre au marché noir asiatique ? », s’interroge par ailleurs William Kerwich. «
La mairie de Paris devrait faire de vraies propositions pour une reconversion dans le temps, craint le dompteur.
J'ai 54 ans et je ne vais pas faire clown ». Selon lui, on compterait près de «
1 200 animaux sauvages » dans les cirques français.Fin 2018, une quarantaine de pays dans le monde – dont 28 en Europe – avaient proscrit en partie ou en totalité les cirques avec ménagerie. Pour ce qui est de la France, le gouvernement a lancé en avril un groupe de travail sur le bien-être des animaux dans les cirques, les zoos ou les delphinariums. La ministre de la Transition écologique et solidaire Élisabeth Borne a par ailleurs promis dimanche dernier «
des annonces fortes dans les prochaines semaines ».