Mort d'Emile : petit Grégory, Fiona, Maëlys... Quand d'autres affaires de disparition ressurgissent dans l'imaginaire collectif

L'affaire Grégory revient dans l'imaginaire collectif après la découverte des ossements d'Émile. Deux "petits" dont la disparition non élucidée malgré le travail des enquêteurs, suscitent une émotion sans précédent. Retour sur quelques disparitions d'enfants qui ont marqué les esprits.

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Il restera à jamais le "petit Grégory", ce bambin assassiné dans une opacité tenace, dont l'image hante l'imaginaire collectif. La photo de son sourire d'écolier, ses boucles brunes sur fond bleu ont imprimé les mémoires. Près de quarante ans après la découverte du corps sans vie du petit Grégory dans la Vologne, la mort du "petit Émile", réveille une émotion collective, toujours plus palpable lorsqu’il s'agit de jeunes enfants.

France 3 Provence-Alpes revient sur cinq affaires de disparitions emblématiques. 

Grégory Villemin, 4 ans, disparu en 1984

À la différence d'Émile, la piste criminelle a été immédiatement identifiée. Le 16 octobre 1984, le corps sans vie du petit Grégory Villemin, pieds et poings liés, était retrouvé dans les eaux glacées de la Vologne à Docelles, dans les Vosges, à six kilomètres de son domicile de Lépanges. Ses parents Jean-Marie et Christine Villemin se battent sans relâche depuis quarante ans pour connaître la vérité sur la mort de leur fils. Ils ont obtenu de la justice, mercredi 20 mars 2024, une nouvelle série d'expertises portant notamment sur des comparaisons ADN.

Soupçons et drames familiaux, lettres anonymes et "corbeaux" délateurs dans un petit village, l'enquête avait pâti de certaines négligences. La scène de crime ayant été piétinée par les intervenants directs, mais aussi par des badauds et des journalistes.

Cette affaire a marqué un tournant dans les sciences forensiques (appliquées à des fins légales ou judiciaires). L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) qui épaule aujourd'hui les enquêteurs au Haut-Vernet a été créé à la suite de cette polémique. Permettant aujourd'hui dans l'affaire Grégory de recourir aux expertises génétiques et à l'intelligence artificielle.

Céline Jourdan, 6 ans, disparue en 1988

Un autre village, secoué par la mort d'un de ses enfants, en porte toujours les stigmates. La Motte du Caire, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le 26 juillet 1988, Céline Jourdan, 6 ans et demi, disparaît sous les yeux de son père alors qu’il se trouvait dans un bar. Ce dernier alerte la gendarmerie qui retrouve le corps le lendemain sous une bâche en bordure d’une route à un kilomètre du domicile.

L'hypothèse criminelle émerge immédiatement. La petite victime semble désarticulée, le crâne fracassé par une pierre retrouvée non loin. Le légiste indique également que Céline a été violée.

Avant même la découverte du corps, le regard des gendarmes se porte sur Didier Gentil, un ouvrier agricole de 24 ans interpellé en premier. La veille du meurtre, il avait été aperçu, tenant l'enfant par la main. À l’époque, il reconnaît le viol de Céline, mais jure que le meurtrier s'appelle Richard Roman, un marginal surnommé "l'Indien"qui l'héberge dans une ferme. Ce dernier avoue le crime avant de se rétracter. L'affaire déchaîne les passions, des villageois en appelant au rétablissement de la peine de mort.

La cour d'assises de Grenoble en 1992 a condamné à perpétuité Didier Gentil et acquitté Richard Roman qui s'est suicidé en 2011.

Alessia et Livia, 6 ans, disparues en 2011

Alessia et Livia, des sœurs jumelles âgées de six ans, vivaient en garde partagée entre le domicile de leur père en Suisse et celui de leur mère en Italie. Les deux fillettes auraient été enlevées par leur père le 30 janvier 2011 alors qu’il en avait la garde pour un week-end. Elles ont été aperçues pour la dernière fois sur un bateau assurant la liaison entre Marseille et Propriano, dans la nuit du 31 janvier au 1ᵉʳ février.

La cavale de leur père, un ingénieur de 43 ans s'est arrêtée à Cerignola, au sud de l’Italie, où il s’est suicidé en se jetant sous un train le 3 février 2011. Le corps des fillettes n'a jamais été retrouvé, mais comme pour Émile, la photo de leurs deux petites têtes blondes à la une des journaux hantent pour longtemps l'inconscient collectif.

Fiona, 5 ans, disparue en 2013

Le 12 mai 2013, Fiona, cinq ans, se volatilisait à Clermont-Ferrand. Dans les disparitions d'enfant, notamment dans le cas Emile où le passé du grand-père a ressurgi, la piste familiale n'est jamais écartée a priori par les enquêteurs. Et pour cause. En 2013, face aux caméras, Cécile Bourgeon a tout d'une mère éplorée. Mais quatre mois de mobilisation plus tard, la jeune femme et son compagnon, acculés par l'enquête, avouent avoir enterré son corps à une vingtaine de kilomètres de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) au bord du lac d'Aydat. La zone est fouillée pendant plus de deux mois, en vain.

L'affaire Fiona reste un mystère parce que ses parents, tous deux toxicomanes, n'ont jamais révélé où se trouvait son corps. Cécile Bourgeon avait déclaré que sa fille était décédée après un coup mortel porté par son ex-compagnon, lequel avait écopé de 20 ans de réclusion. Peine identique infligée à la mère de Fiona en décembre 2020 à l'issue d'un quatrième procès et de multiples rebondissements. 

Là encore, comme dans l'affaire Emile, les clichés de son petit visage et de ses grands yeux bleus avaient occupé les écrans de télévision de longues semaines. Et avaient largement été utilisés lors des audiences.

Maëlys, 8 ans, disparue en 2017

La nuit du 26 au 27 août 2017, Maëlys de Araujo disparaissait vers trois heures du matin à l'occasion d'une fête de mariage dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin, en Isère. Comme pour Émile, les recherches et l'attente vont durer plusieurs mois. Son corps est finalement découvert en janvier 2018 sur les hauteurs d’Attignat-Oncin, en Savoie. Son crâne et des os sont également retrouvés. Une trace de fracture visible au visage entrouvre la piste criminelle.

Entre-temps, un suspect, Nordhal Lelandais, ancien militaire âgé de 34 ans, avait été mis en examen pour enlèvement et séquestration, le .

Quatre ans plus tard, après 10 jours de procès, de nombreux scénarios et mensonges, le 11 février 2022, Nordahl Lelandais avoue avoir tué la fillette de huit ans, devant la cour d’assises. Il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. 

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