Monaco renouvelle son ministre d'État et son ministre de la Justice

Didier Guillaume, nouveau ministre d'État de la Principauté, a prêté serment ce lundi 2 septembre. Le remaniement au poste de ministre de la Justice, lui, ne se passe pas comme prévu : Sylvie Petit-Leclair est débarquée de ses fonctions plus tôt que prévu et a saisi le tribunal suprême.

L'exécutif monégasque a changé de visage ce lundi 2 septembre. Comme annoncé avant l'été, l'ancien ministre français de l'Agriculture Didier Guillaume a prêté serment en fin de matinée devant SAS le Prince Albert II de Monaco en tant que nouveau ministre d'État, l'équivalent du Premier ministre en France.

Il succède ainsi à Pierre Dartout, resté à ce poste pendant quatre ans.

La cérémonie s'est déroulée dans le Palais princier, en présence de SAS la Princesse Charlène, des enfants princiers, du secrétaire d’État, des membres du gouvernement et du cabinet princier.

Dans un communiqué, le Palais princier précise que "le Prince Souverain lui a remis une feuille de route qui s’articule autour des objectifs suivants : poursuivre la transition énergétique et mettre en oeuvre une 'renaturation' de la ville, repenser l’urbanisme et la mobilité, adapter les politiques publiques de sécurité aux défis à venir, conforter la position de Monaco à l’international sur les sujets majeurs et adapter la politique économique et budgétaire aux enjeux à venir en matière de finances publiques".

Remaniement à la Justice

Quelques jours auparavant, vendredi 30 septembre, un autre poste-clef a également été renouvelé sur le Rocher : celui du directeur des services judiciaires, l'équivalent du ministre de la Justice en France. C'est désormais Samuel Vuelta Simon, jusque là procureur de la République à Toulouse, qui occupera ces fonctions à patir du 16 septembre.

Dans un communiqué, le Palais princier détaille la carrière du nouveau ministre et loue "son expertise et
sa vision stratégique", en lui demandant de la mettre au service de "l'efficacité, l'indépendance et la qualité du système judiciaire".

Il remplace ainsi Sylvie Petit-Leclair. Mais sur le Rocher, ce remaniement a créé quelques remous car Sylvie Petit-Leclair devait initialement quitter son poste en juin 2025. Âgée de 69 ans, cette retraitée de la magistrature française avait été nommée procureure générale de Monaco en 2018, puis ministre de la Justice en 2022.

"Licenciement abusif"

Dans un communiqué, le Prince "remercie Mme Sylvie Petit-Leclair pour le travail effectué à la tête de la direction des services judiciaires", une formule très sobre, qui sonne comme un désaveu.

Interrogée par l'AFP, Sylvie Petit-Leclair s'est dite "profondément révoltée par les conditions et l'absence de motivation de [son] éviction", précisant avoir saisi le Tribunal suprême de Monaco d'un recours, aujourd'hui à l'instruction, pour "licenciement abusif".

Tout au long du temps passé à servir la justice à Monaco, j'ai été soutenue par le Prince Albert, dont les convictions sont connues. Je ne reconnais donc pas le souverain dans la décision de me faire partir prématurément. Je ne peux que déplorer l'influence néfaste de son nouvel entourage qui, visiblement, ne semble pas avoir les mêmes valeurs concernant l'état de droit et l'indépendance des magistrats.

Sylvie Petit-Leclair

à l'AFP

Est-ce une nouvelle conséquence des affaires qui secouent la vie politique monégasque, notamment depuis le scandale des "dossiers du Rocher" ? En juin 2023, c'est Claude Palmero qui a fait les frais de cette lutte d'influences. Le Prince avait démis de ses fonctions son administrateur des biens, après avoir géré pendant plus de vingt ans la fortune de la famille princière et à quelques jours de son départ en retraite. Une décision qui a déclenché une guerre judiciaire entre le Prince et son ex-homme de confiance.

Les hommes forts auprès du souverain sont désormais Salim Zeghdar, en remplacement de Claude Palmero au poste d'administrateur des biens, et Christophe Steiner, comme nouveau directeur de cabinet.

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