C'est une situation inédite, le commissariat de Nice Saint-augustin fermé pour cause de manque de personnel. En réaction et en soutien à leurs collègues marseillais, de nombreux policiers se sont mis en arrêts de travail à partir de lundi.
"Code 562" c'est la préconisation du syndicat SGP Police. Ce code signifie "position d'attente". C'est en fait ce que l'on appelle la "grève du zèle" Les policiers qui travaillent en font que le strict minimum.
Le nombre d'arrêts maladies est en augmentation ce mardi 25 juillet à Nice selon Martin de Frémont du syndicat SGP Police 06 : "il y en a une trentaine de plus aujourd'hui, nous avons environ 70 policiers en congé maladie. Avec ceux qui sont en congés annuels, les effectifs sont dépouillés. Certains commissariats doivent fermer et la situation évolue au fil de la journée en fonction des rotations des équipes. Ce soir, ce seront peut-être d'autres commissariats qui seront fermés."
Le commissariat de Nice Saint-Augustin fonctionne au ralenti pour l'instant.
Une habitante du quartier qui s'est rendue sur place ce mardi matin expliquait à notre équipe : " je voulais refaire mes papiers, mais je n'ai pas pu rentrer, ils m'ont dit d'aller dans un autre commissariat ou sur internet. Je les comprends, ils ne sont pas assez soutenus malgré tout ce qu'ils vivent." Il vaut mieux reporter tout acte non urgent pour éviter de se déplacer pour rien.
Commissariat de l'Ariane fermé
Ce mardi matin, l'effectif du commissariat de l'Ariane ne permet pas d'ouvrir les grilles. Les missions d'urgences sont assurées par la Police-secours de Auvare. Les effectifs y sont aussi réduits, mais le service est assuré. Les policiers sortent uniquement sur appel au 17.
On prône le service minimum, pas de contravention, de chiffres, d'initiatives"
Martin de Frémont, SGP Police
Une situation qui pourrait durer
Selon le syndicaliste :" les collègues sont épuisés, à bout, et les évènements de Nanterre et Marseille ont fait déborder le vase. Les arrêts maladies ne sont pas des arrêts de complaisance, ils n'en peuvent plus. On sait que la justice n'aime pas la pression, mais là, on ne comprend pas la décision de placer notre collègue marseillais en détention provisoire. La demande de remise en liberté doit être déposée début août, on attend un geste d'apaisement."
Pour rappel : Le 2 juillet, Hedi un jeune homme est roué de coup. Une enquête est ouverte par l'IGP. Le 20 juillet, quatre policiers ont été mis en examen. Trois d'entre eux sont placés sous contrôle judiciaire et remis en liberté avec interdiction d'exercer, et le quatrième est placé en détention provisoire au centre pénitentiaire d'Aix-Luynes.
Des propositions aux parlementaires
Au-delà de la grève du zèle et des arrêts maladies, le syndicat a fait des propositions aux différents groupes parlementaire : "l'idée, c'est de créer un statut du policier pour prendre en compte que l'acte a été supposé fait dans l'exercice de ses fonctions. La deuxième proposition, c'est la création d'un pôle de magistrat. On souhaiterait que ce genre d'affaire comme le refus d'obtempéré ou l'utilisation d'arme (selon l'article 435 du Code de la sécurité intérieure) soit traitée par des magistrats spécialisés, aguerris."
De son côté, le Syndicat de la magistrature dénonce les pressions exercées par le directeur général de la police nationale en visite à Marseille. Dans un article du quotidien Ouest-France, Magali Lafourcade , magistrate et secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) "Les policiers n’ont absolument pas de statut à part, ils incarnent l’État et doivent avoir un comportement respectueux de la loi. l’existence d’une circonstance aggravante quand un citoyen commet des violences ou des menaces sur des personnes dépositaires de l’autorité publique".