VIDÉO. Policiers mordus par un chien, grenades... Que s'est-il passé lors des interpellations qui ont dégénéré à Marseille ?

Mardi 16 janvier, la cité de la Castellane, dans les quartiers nord de Marseille (15 et 16e arrondissements) a été la scène de violences de la part des trafiquants et de la police. Voici ce que l'on sait du déroulé des événements.

Les images circulent sur les réseaux sociaux dont Telegram. Le quartier de la Castellane est enfumé et on aperçoit de violentes altercations entre la police et des habitants. D'après les informations que France 3 Provence-Alpes a pu reccueillir auprès de sources policières, une équipe de la Bac s'est rendue dans cette cité aux alentours de 13 heures ce mardi 16 janvier 2024. Les policiers interpellent deux personnes pour infraction à la législation sur les stupéfiants (ILS). De la cocaïne et de l'argent sont trouvés dans une sacoche. Les agents de la Bac auraient ensuite été pris à partie par un "groupe d'individus". 

Deux policiers mordus, six blessés

Agressée, la police assure qu'un chien de type molosse a été jeté sur eux. Six policiers ont été blessés dont deux mordus. Une enquête a été ouverte pour ces faits. Les policiers ont finalement réussi à s'extraire du quartier avec les deux personnes interpellées qui ont été placées en garde à vue. Pour ce faire, ils déclarent avoir fait usage de quatre grenades. Dans la foulée, la CRS81 a été déployé à la Castellane pour "montrer que l'on ne tolère pas ce type d'action", explique la communication de la DDSP (direction départementale de la sécurité publique). 

durée de la vidéo : 00h00mn39s
Violences à la Castellane à Marseille le 16 janvier 2023 ©Telegram

Cette unité, déployée en novembre 2023, était une promesse du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Mobilisable 24 heures sur 24, sept jours sur sept, elle a pour mission de maintenir l'ordre "dans des situations extrêmement dégradées", avait expliqué Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône à France 3 Provence-Alpes. Et d'ajouter : "Elle est dans une posture plus offensive qu'une occupation du terrain". Mais dans ce cas précis, l'intervention de la CRS 81 est dénoncée par une partie des habitants. 

"Ils l'ont trainé dans le bloc pour le frapper"

Sur Snapchat et Telegram, des vidéos circulent de la cité de la Castellane enfumée. On entend des cris depuis les balcons, lancés par des habitants qui observent et des bruits de tirs. Un jeune homme est à terre puis relevé par les CRS qui le trainent jusque dans un bâtiment. "Ils l'ont trainé dans le bloc pour le frapper", indique la légende de l'une de ces vidéos. Une photo circule également : celle d'un adolescent qui saigne des lèvres. "Il sortait de la mosquée et les policiers l'ont frappé pour aucune raison", assure un habitant, témoin de la scène. Et de reprendre : "C'est de la bavure policière, les CRS ont frappé n'importe qui, ils ont lynché au moins quatre jeunes, sans raison". Au sujet des chiens lâchés, cet habitant rétorque : "Ils exagèrent pour avoir des ITT [incapacités de travail]. Mais nous, qu'est-ce qu'on peut faire ? On ne va pas aller déposer plainte contre eux ! Les CRS se sont défoulés". Il conclut que les jeunes comme la police en ont "ras-le-bol. Il y a toujours autant de réseaux. Rien ne change malgré ce qu'ils veulent nous faire croire".

À la Castellane, la liste des personnes assassinées sur fond de trafic de stupéfiant ne cesse de s'allonger. Dans la nuit du 25 décembre, Nordine Achouri, l'une de tête de réseau, a été tué. Il contrôlait la tour K, assimilée à un supermarché de la drogue, et avait passé huit ans en prison. Au total, 49 personnes ont été tuées sur fond de trafic de drogue dans la cité phocéenne en 2023 : un triste record absolu. 

L'actualité "Faits divers" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Provence-Alpes-Côte d'Azur
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité