En 2018, Lola Vigo suivait un programme d’amincissement dans un centre spécialisé à Sanary-sur-Mer dans le Var. Une équipe de France 3 PACA l'avait alors rencontré. Spécialisé pour accueillir un jeune public en situation de surpoids ou d’obésité, il a depuis fermé. Ses anciens pensionnaires ont connu diverses fortunes dans leur objectif de perdre du poids. Lola, elle, fait le point, 5 ans après son passage dans ce centre médical.
Lola Vigo a désormais 19 ans. Elle vit à Marseille, est en couple et a un emploi fixe. Il y a quelques années, elle a intégré le centre d'amaigrissement "Les Oiseaux" dans le Var, aujourd’hui fermé.
Elle y a été suivie, comme d'autres jeunes filles, par les caméras de France 3 en 2018 dans le cadre du rendez-vous de l'antenne : Enquêtes de Région. Lola est restée plusieurs mois dans ce centre varois de Sanary-sur-Mer, pour y suivre une scolarité normale, mais aussi pour apprendre à mieux s'alimenter, à gérer ses envies et à réapprendre à faire du sport.
Elle n'a que 6 ans, quand elle effectue son premier séjour en centre spécialisé. Elle était en surpoids depuis l'âge de 3 ans.
Cela fait 10 ans que la nourriture est un combat. Il n'y a pas un repas sans dispute ! C'est arrête de manger, arrête de manger...
Disait la maman de Lola dans le reportage de 2018.
La jeune fille flirtait à cette époque avec les 110 kilos.
Depuis, elle a subi une sleeve gastrectomie, une opération chirurgicale qui consiste à retirer une partie de l’estomac. Lors des repas, le patient est alors rassasié, le sentiment de satiété survient beaucoup plus rapidement.
Une intervention irrémédiable et complexe qui est devenue en quelques années l’intervention chirurgicale la plus pratiquée en France, avec 6 opérations sur 10.
France 3 : près de 5 ans après, quel souvenir gardez-vous du centre où vous étiez suivie ?
Lola Vigo : "il y a eu beaucoup d’évolution depuis, car l'accompagnement de l'établissement "Les Oiseaux", ça ne m’a pas trop servi. De tous ceux qui étaient avec moi la même année où j’y étais, on est tellement privé, que quand on en ressort, les tentations de tous les jours sont très dures à contrôler."
Cela vous a-t-il permis d’avoir des clés et des conseils sur la nutrition, l’alimentation, le sport ?
"Il y avait des éléments qui nous permettaient de nous nourrir autrement, mais c’est vrai que la frustration que l’on avait, on l’a vite récupéré en sortant. Je suis restée 7 mois, il me semble. J’y suis rentrée en août et en suis partie en juin."
Dès que vous en êtes sortie, avez-vous gardé de bonnes habitudes alimentaires ?
"Les premiers temps, je continuais les habitudes que j’avais prises aux Oiseaux, mais après, c’est vrai que dans la vie de tous les jours, quand on sort avec des amis… Les copines mangent du McDo, je n’allais pas ne pas le manger. Petit à petit, on reprend les mauvaises habitudes. J’ai repris le poids que j’avais perdu, voire plus. J’ai repris progressivement, mais finalement, j’ai tout repris.
La sleeve, je le savais très bien que j’allais y passer, depuis toute petite. Quand j’ai repris mon poids après les Oiseaux, je n’étais pas non plus dégoûtée, car j’avais toujours été comme ça, en surpoids malheureusement. En grandissant, de plus en plus, je me suis dit qu’il fallait que je prenne ma santé en main. L'opération a super bien marché."
Quand est-ce que vous l’avez réalisée ?
"Je l’ai faite il y a un an à peu près, en mai 2022, à 19 ans. Quand j’étais aux Oiseaux, j’avais 15, 16 ans. Il y a eu un peu de temps entre les deux. Là, le changement est radical, je ne m’attendais pas à autant. Personnellement, lorsque je me regarde, je ne vois pas trop la différence, mais je vois que lorsque je marche, je ne suis plus essoufflée, j’arrive mieux à m’habiller, je me réfère beaucoup à cela. J’ai perdu 46 kilos en même pas un an."
Est-ce dangereux de perdre autant de kilos en si peu de temps ?
"C’est dangereux, oui et non, car je pense que sinon les médecins ne le feraient pas. C’est vrai qu’après, on est en carence, car les portions sont plus petites, donc on doit prendre des compléments alimentaires, des cachets, des choses comme ça. Je pense que c’est le but, de perdre du poids rapidement comme ça. Pour les médecins qui me suivent, je suis dans ma perte de poids normale, comme je devrais l’être."
Quel est le suivi justement après ce type d’intervention chirurgicale ?
"Chaque mois, durant 6 mois ou un an, j’ai des rendez-vous avec les chirurgiens, les diététiciennes, gastrologue. On est bien suivi et bien entouré, on ne nous lâche pas dans la nature. Si c’était à refaire, je le referais, je conseille cette intervention chirurgicale à tout le monde."
Quels effets ressentez-vous après une telle perte de poids ?
"Je suis moins fatiguée, ça change le quotidien, c'est normal. Avec 46 kilos en moins, on "porte moins". Ça a joué sur l'appétit, quand je mange deux cuillères d'un plat, je suis calée. C'est assez frustrant quand même. Au restaurant, on paye notre repas, mais on ne mange rien."
Comment vos habitudes alimentaires ont-elles évolué depuis votre sleeve ?
"Ça dépend des jours, des fois, je ne mange pas pendant une journée. Aujourd'hui, je pèse 76 kilos, et j'étais à 115 avant l'opération, et ce n'est pas fini encore. Je me fixe des petits objectifs par mois, j'aimerais être à 65 kilos au moment de l'été."
4 mars : Journée mondiale contre l'obésité
La date du 4 mars marque la Journée mondiale contre l'obésité. En France, plus de 8 millions de personnes sont considérées en situation de surpoids ou d'obésité. Parmi les adultes, quelque 17 % des individus sont considérés comme obèse. Dans certaines régions ou tranches d'âges, on atteint même les 20 %.
En PACA, ce taux est légèrement inférieur, à 15 %, mais de nombreux jeunes gens alimentent ces statistiques. Derrière ces chiffres, maladies chroniques, harcèlement scolaire et mal-être adolescent.