Après deux semaines d'action, les agriculteurs ont repris le travail à la ferme. Face aux difficultés qu'il rencontre, ce volailler de Velaux (Bouches-du-Rhône) a décidé d'abandonner sa production de poulets bio.
Depuis 15 ans, chaque lundi, c'est la même routine à la ferme du Vallon, à Velaux ( (Bouches-du-Rhône). Les volailles élevées en plein air sont abattues directement sur l'exploitation. Lionel Giordano en produisait 400 par mois. Mais ce lundi 5 février, c'est le dernier abattage. Ce modèle artisanal est devenu trop difficile à tenir.
"On va tuer la ruralité"
Fatigué des normes sanitaires à respecter, le volailler de 50 ans a décidé d'arrêter sa production de poulets bio. "C'est une page qui se tourne et c'est dommage, dit-il, c'est ce que je dis souvent aux services vétérinaires, à force de nous mettre les bâtons dans les roues, on va tuer la ruralité."
"On essaie de faire du bon, les analyses, il faut les faire, on les fait, ce n'est pas un problème, mais il faut arrêter de mettre des normes à tout bout de champ, parce que ça devient invivable".
Des journées de 24 heures de travail
Pour l'instant, Lionel Giordano résiste. Il continue à élever des poules pondeuses, malgré les dettes et sa bête noire, l'administratif. "Ça, ce sont tous les papiers inhérents à l'élevage de poulets de chair", explique-t-il en posant un carton plein sur la table. Pour répondre aux exigences de traçabilité, Lionel doit tout noter. "Tu notes tous tes faits et gestes, qu'on puisse retracer ce qu'il s'est passé, s'il y a une maladie". Il estime y consacrer six heures par semaine.
"Sur les mois de novembre, décembre, j'ai passé plus de cinq ou six jours à 24 heures de travail, d'affilée, ça ne me dérange pas, je tiens, il n'y a pas de souci, sans doute que mon corps tombera un jour".
"Trop de paperasse, confie-t-il, c'est fatigant, c'est une des raisons pour lesquelles j'arrête".
Trop de paperasse, c'est fatigant, c'est une des raisons pour lesquelles j'arrête.
Lionel Giordano, éleveur de volaillesFrance 3 Provence-Alpes
Se diversifier pour survivre
Pour assurer sa survie, Lionel Giordano teste de nouvelles cultures comme les kiwis, vendus en circuit court à des cantines de collectivités. Malgré les difficultés, il n'envisage pas de changer de métier. "C'est comme une drogue, tu ne peux pas t'en passer". Ce besoin de toucher les arbres, de les regarder. " "C'est viscéral", il y a une communication entre eux et moi".
Le volailler vit difficilement de son métier. Il se verse un salaire d'à peine 1000 euros par mois.