Cycliste mort écrasé à Paris : les Hautes-Alpes rendent hommage à l’enfant du pays Paul Varry

Âgé de 27 ans, Paul Varry est mort alors qu’il circulait à vélo dans Paris. Partout en France ce samedi 19 octobre, des collectifs de cyclistes vont rendre hommage au jeune homme. L’automobiliste qui a mortellement percuté le Haut-Alpin a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire.

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Les faits se sont déroulés mardi 15 octobre à 17h45, boulevard Malesherbes (8ᵉ) à Paris. Un cycliste, Paul Varry, 27 ans, originaire de la Faurie, dans la vallée du Buëch est décédé sur la voie publique, "après un différend avec le conducteur d'un véhicule", selon le parquet de Paris. Ce samedi 19 octobre, des rassemblements dans toute la France vont avoir lieu pour lui rendre hommage. 

Hommages à Paul Varry

Un hommage sera rendu à Paul Varry, ce samedi 19 octobre à 17 h 45 devant la mairie de Veynes, Hautes-Alpes, indique l’association Court-Circuit et l’Atelier vélo du Buffet de la gare. Partout en France, à la même heure, d'autres rassemblements auront lieu, comme à Toulon et Marseille. Tous les cyclistes de France sont ainsi invités à marquer une minute de silence devant la mairie de leur commune à cette heure-là. Le Dauphiné Libéré rappelle que Paul Varry avait été écolier à La Faurie puis collégien à Veynes et lycéen à Gap avec un bac scientifique en poche en 2014, avant de rejoindre l’École 42 à Paris, un établissement d’enseignement supérieur dédié à la formation des développeurs informatique. 

Mise en examen de l'automobiliste

L'automobiliste de 52 ans, soupçonné d'avoir tué Paul Varry, ce mardi à Paris, a été mis en examen ce vendredi 18 octobre pour meurtre, a appris l'AFP de source proche du dossier. Il doit maintenant comparaître devant un juge des libertés et de la détention, qui décidera de son incarcération ou non.

Selon "des témoignages recueillis à ce stade" et l'exploitation de la vidéosurveillance, "le conducteur du véhicule remontait la piste cyclable sur 200 mètres et aurait roulé sur le pied du cycliste qui se trouvait à sa gauche", a relaté le parquet à l'issue de sa garde à vue. Le jeune homme, Paul Varry, "avait donné un coup sur le capot pour alerter le conducteur, qui aurait dans un premier temps reculé, dégageant le pied", poursuit le ministère public. "Le cycliste avait lâché son vélo pour se positionner à l'avant gauche de la voiture, manifestant son mécontentement. Le conducteur avait alors tourné ses roues en direction du piéton et repris une marche avant en sa direction", a-t-il ajouté. 

Le parquet de Paris indique que l’autopsie de Paul Varry confirme "les marques d’un franchissement du corps par le véhicule". Les dépistages d’alcool et de stupéfiants de l’automobiliste se sont révélés négatifs.

Violence motorisée

Le conducteur, âgé de 52 ans, a été interpellé sur place. Sa fille adolescente, née en 2007, se trouvait à bord du véhicule, un SUV selon plusieurs médias. Les témoins de la scène ont "perçu une attitude volontaire du conducteur lors du mouvement de la voiture vers le cycliste", a-t-on précisé de mêmes sources. Une enquête pour meurtre a été confiée au 1ᵉʳ district de police judiciaire. L'accident a suscité de vives réactions de la part d'élus de la capitale, où les mobilités douces, en particulier les vélos, ont pris ces dernières années une place de plus en plus prépondérante. "C'est inacceptable de mourir aujourd'hui à Paris, à 27 ans, en faisant du vélo. Ces actes doivent être condamnés sévèrement", a déclaré la maire PS de la capitale Anne Hidalgo à l'AFP. À Paris intra-muros, le vélo a dépassé la voiture comme moyen de déplacement, se situant désormais derrière la marche et les transports en commun. 

Un drame similaire à Avignon

À Avignon, un homme de 51 ans avait été percuté par un chauffard au volant d'une Lamborghini de location le 1er septembre dernier. L'homme décédé avait 51 ans et travaillait comme agent d'entretien au lycée Mistral où il se rendait à vélo. Il avait été percuté par un chauffard qui avait pris la fuite avant de se rendre quelques heures plus tard. Sa sœur, Karima, réclame justice, "pour que cela ne se reproduise plus".

Un vélo blanc à Marseille

Le 3 juillet dernier, un cycliste a été percuté par un poids lourd au niveau du rond-point de Mazargues dans le 9ᵉ arrondissement de Marseille. La victime, un homme âgé de 61 ans, avait été heurtée par le camion qui se trouvait à l'arrêt à un feu tricolore. Malgré les tentatives de réanimations des marins-pompiers, le sexagénaire, avait succombé à ses blessures en arrêt cardiaque. Un accident qui aurait pu être évité selon le collectif Vélos en ville, lequel alerte depuis des mois sur la dangerosité de cette intersection. Un "vélo blanc" , appelé "ghost bike", a été déposé le 6 juillet dernier sur les lieux du drame, viendra interpeller les pouvoirs publics. Le carrefour, réputé dangereux pour les piétons et les cyclistes, est pointé du doigt par les habitants et par le collectif Vélos en ville depuis de longs mois.

"Ghost bikes", les vélos fantômes venus des USA

Importée des États-Unis, l'utilisation de "ghost bikes",(vélos fantômes) se répand en France où le nombre annuel de décès de cyclistes reste supérieur à 200 depuis plusieurs années.

Entièrement peints en blanc et ornés de fleurs, ces vélos fantômes sont déposés au bord des routes comme une invitation à se souvenir. "Ce sera le deuxième à Marseille", précise Christophe Monnier, qui explique que plusieurs conditions doivent être réunies pour que l'utilisation d'un vélo blanc soit effective : "il faut que l'on ait l'accord de la famille, et que l'accident relève clairement de notre point de vue d’un problème d'aménagement."

221 cyclistes tués sur la route en 2023

Le collectif continue de réclamer la mise en œuvre du Plan vélo métropolitain initié en 2019 "qui promettait près de 130 km kilomètres de voies cyclables à l'horizon 2030 et 84 km en 2024, et on en est loin", dénonce le président de l'association Vélos en ville, "on dit aux élus, bougez-vous, n'attendez pas qu'il y ait des drames pour agir".

Selon le bilan de la Sécurité routière, la part des cyclistes dans le nombre de victimes a augmenté en 2023. Ils représentent 8 % de la mortalité, soit 221 décès, 20 % des blessés graves et 30 % des blessés qui garderont des séquelles un an après l’accident.

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