Comme promis à l’occasion du salon de l’Agriculture par Marc Fesneau, ce lundi 25 mars un nouveau guichet d’aide d’urgence pour les exploitations agricoles biologiques les plus en difficultés a ouvert. Cette plateforme restera en ligne jusqu'au 19 avril.
L'agriculture bio va bénéficier à partir de cette semaine d'un fond d'aide de 90 millions d'euros. Il avait été annoncé par le ministre Marc Fesneau lors du salon de l'Agriculture. Plus vertueux pour l'environnement et la santé, les produits bio ont en effet beaucoup souffert de la hausse des prix. Dans les Hautes-Alpes, une association de producteurs bio tente de trouver des solutions pour ces exploitations.
"L'accompagnement technique est prépondérant"
À Pelleautier, dans les Hautes-Alpes, Isabelle Santanella a mis un terme à sa carrière d'ingénieur pour faire pousser fraises, cassis, framboises, c'est en bio qu'elle a choisi de cultiver ces terres.
"Je récupère le fumier de mes ânes qui mange le foin qui pousse ici et je le répartis sur mes planches de culture. Et je rajoute un peu de corne broyée qui est utilisable en bio pour apporter un peu d'azote, mais à long terme. Et en fait, la terre est extrêmement de bonne qualité ici, déjà pleine de matière organique, et il n'y a pas besoin d'en ajouter beaucoup plus", détaille la productrice.
Elle a rejoint l'association Agribio pour bénéficier de l'expertise de ses collègues, tester de nouvelles pratiques. Fondée par des producteurs en 1989, l'association emploie six techniciens spécialistes du bio.
"Le bio, ce n'est pas juste une mode (...) Pour la première fois dans les Hautes-Alpes, on a constaté une baisse des surfaces en agriculture bio en 2022 et on se dit que l'accompagnement technique, il est prépondérant, notamment en bio, parce qu'en fait, on n'a pas de solution toute faite", détaille Coline Bourru, salariée d'Agribio 05.
Le circuit court reste la meilleure solution
Le modèle économique d'Isabelle repose sur la transformation et la vente directe. Elle fabrique des produits dérivés comme le cuir de framboise. Un bonbon sans sucre ajouté qu'elle vend 90 euros le kilo. Comme pour ses confitures, Isabelle cible une clientèle d'habitués.
"Je viens du Sud, je viens d'à côté d'Aubagne. J'ai gardé beaucoup de contact dans mes anciennes entreprises, mes anciennes Amap, etc. Donc, ils me font des précommandes tous les trois mois et je descends livrer des grandes quantités. Donc c'est surtout ça qui me fait vivre".
Ses ventes n'ont donc pas diminué depuis la crise. Avec son association, Isabelle veut promouvoir des solutions de long terme pour l'agriculture biologique. Dans les Hautes-Alpes, cela représente 40% des surfaces cultivées.