On le sait peu, mais 30% des Côtes-du-Rhône sont produits dans le Gard. Aujourd’hui le syndicat des vignerons de cette AOC se constitue partie civile, après une enquête des douanes : dans le Vaucluse, une société de négoce de vin est en effet soupçonnée d’escroquerie.
Vendre du vin de pays sous l’appellation AOC Côtes-du-Rhône : c’est l’escroquerie dont est soupçonnée la société de négoce Raphaël Michel, installée à Piolenc dans le Vaucluse.
Une enquête menée par les services des douanes entre 2016 et 2017, après le relevé de plusieurs manquements lors de contrôles, est arrivée à la conclusion que 300 000 hectolitres de vin auraient ainsi été surclassés.
Un énorme scandale dénoncé par le syndicat des vignerons, qui s’est constitué partie civile. Philippe Pellaton, son président, pointe du doigt une "fraude organisée" :
Un certain volume de Côtes-du-Rhône entrait dans l’entreprise, et il en ressortait deux fois plus au bout du tuyau. Il y a tromperie sur la marchandise.
Mis en examen, le dirigeant de la société dément
Guillaume Ryckwaert, le dirigeant de l’entreprise incriminée, a été mis en examen pour tromperie et escroquerie. Il réfute cependant toutes les accusations par la voix de son avocat, maître Olivier Morice. Celui-ci s’indigne contre les méthodes "contestables" utilisées par les douanes, et se dit convaincu que "toute une partie de cette procédure sera annulée".
Toujours est-il que certains clients de la société ont commencé à prendre leurs distances, comme l’enseigne Carrefour : en attendant les conclusions de l’enquête judiciaire, ses approvisionnements ont été suspendus.