Face à l’épidémie de coronavirus, la solidarité s’organise. À Trevenans, l’hôpital Nord Franche-Comté a lancé un appel aux dons de matériels. Un appel entendu par l’UTBM, l’école d’ingénieurs de Belfort-Montbéliard, et par plusieurs entreprises industrielles.
Alors que plusieurs hôpitaux et cliniques lançaient un appel aux dons de face au manque de masques et de matériels de protection, l’école d’ingénieurs décide de se mobiliser.« Lorsque la préfecture nous a demandé si on avait des masques, on était un peu surpris. Mais rapidement, on a réagi » explique François Jouffroy, le directeur de la communication de l’Université de technologie de Belfort Montbéliard (UTBM).
L’infirmier et le gardien de l’établissement font le tour des différents laboratoires et écoles de l’établissement. Finalement, ils parviennent à collecter 541 masques FFP1, 1500 masques FFP2, 55 masques FFP3, 50 sur-combinaisons, 160 sur-blouses et 900 charlottes.
Mais également 13 400 gants en nitrile (utilisés notamment à l’école Sbarro de Montbéliard pour travailler les poudres métalliques ou les matériaux composites) ! Du matériel qui va désormais équiper les soignants, notamment ceux de l’hôpital Nord Franche-Comté.
« On a vidé l’intégralité de nos stocks. Financièrement, ça ne représente pas un gros don, mais symboliquement, à l’heure où chaque masque compte, c’est très important » explique François Jouffroy.
Des entreprises solidaires
Un élan de générosité qui touche aussi des personnalités du monde industriel. Comme Jean-François Frête, directeur de l’usine Flex’N Gate située à Audincourt (Doubs). L’usine, qui emploie un millier de salariés, est à l’arrêt total depuis ce matin.Mais depuis plusieurs jours, son directeur a collecté plus de 800 masques, 200 combinaisons et blouses en papier, 500 paires de gants nitriles, 150 paires de sur-chaussures, des lunettes de protection et environ 900 charlottes.
« Ce matériel sera plus utile pour protéger les soignants qu’ici ! Il faut aider le personnel des hôpitaux, ce sont eux les super-héros ! » explique cet ancien de l’UTBM.
D’autres grosses entreprises de l’aire urbaine ont également joué le jeu. Comme General Electric à Belfort ou PSA à Sochaux.« J’ai aussi environ 200 litres de gel hydro-alcoolique, commandés il y a un mois, qui viennent d’arriver. Je pense en donner une bonne partie à l’hôpital du Nord Franche-Comté.
En tout, j’ai 3 grosses charrettes de matériel qui sont prêtes à partir. J’en ai informé le sous-préfet de Montbéliard. À présent, j’attends que l’Agence Régionale de Santé vienne récupérer tout ça. J’espère surtout que cela donnera des idées à d’autres, car on peut tous être utiles en ce moment ! ».
Impressions de valves en 3D ?
Et une autre étape pourrait être franchie face au manque de matériel.
Car désormais, comme en Italie, on réfléchit à imprimer en 3D des valves de respirateurs si besoin.
« Il suffit d’envoyer la référence des valves à nos étudiants, et ils peuvent l’imprimer en 3D chez eux » explique François Jouffroy, de l‘UTBM.
Environ 200 élèves ingénieurs de l’établissement possèdent leurs propres imprimantes 3D. L‘UTBM, elle, en possède entre 30 et 50, notamment dans son « crunch-lab ».
Les mairies aussi font des dons
Face à la pénurie de masques, plusieurs mairies du Nord Franche-Comté se mobilisent pour trouver du matériel de protection.
Ainsi, la mairie de Belfort a fait un don de 8000 masques FFP2 remis à la Préfecture du Territoire de Belfort, pour répondre à l’appel de l’ARS.
De même, la commune de Fontaine, elle aussi dans le Territoire de Belfort, a remis 250 masques de protection de type FFP2 à la Préfecture.