Les maires ont dû gérer au quotidien huit semaines de confinement et dans le même temps, préparer le déconfinement. Comment ont-ils vécu cette situation ? Quelles sont leurs craintes pour les prochains jours ?
En première ligne depuis deux moisDepuis le 1er tour des élections il y a deux mois, les maires sont sur le pont. Certains ont payé de leur vie cet engagement au quotidien. Sollicités pour organiser le scrutin municipal, ils l'ont ensuite été pour organiser l'aide aux personnes fragiles et/ou démunies pendant le confinement.
C'est particulièrement vrai en milieu rural : premiers de cordée, "premiers de corvée", comme les a récemment décrits Katia Chapoutier dans un documentaire diffusé par France 3 Bourgogne Franche-Comté.
Mais qu'ils exercent leurs responsabilités en ville ou à la campagne, les maires n'ont pas cessé d'être les relais de l'Etat, pour faire appliquer les directives gouvernementales.
Ils seront à nouveau à la manoeuvre pour gérer le déconfinement, une situation inédite, que beaucoup redoutent.
Comment ont-ils vécu ces semaines d'intense activité et que craignent-ils le plus pour les prochains jours ?
Exemple dans l'Yonne, avec ce reportage à Joigny de Sébastien Kerroux et Claude Heudes
Avec : Nicolas Soret, premier-adjoint au maire de Joigny
Bernard Moraine, maire de Joigny (DVG)
Déconfinement : réinventer le quotidien
Depuis l'annonce du déconfinement, l'organisation de la réouverture des écoles a été l'une des préoccupations majeures des maires et de leurs équipes. Mais pas la seule : des cimetières aux marchés, en passant par les parcs et l'accueil dans les services municipaux, ce sont des aspects concrets de la vie de leurs administrés qu'ils ont dû mettre en oeuvre. Une charge de travail considérable et la crainte de voir leur responsabilité pénale engagée.
Cette question a fait l'objet d'échanges tendus pendant plusieurs jours entre majorité et opposition. Finalement, samedi 9 mai à l'Assemblée, députés et sénateurs ont trouvé un compromis.
Le texte retenu modifie le code de la santé publique pour préciser qu'il est tenu compte des "compétences, des pouvoirs et des moyens" dont disposait "l'auteur des faits", dans "la situation de crise ayant justifié l'état d'urgence sanitaire", ainsi que de "la nature de ses missions ou de ses fonctions".
En clair, « la loi sur le déconfinement fera bien la distinction entre la responsabilité des autorités nationales qui ont décidé la stratégie de ce déconfinement et les acteurs locaux, qui n'en sont que les exécutants », s'est félicité Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat dans Les Echos.