Ce mercredi 10 avril, le parc national de forêts organisait une réunion sur le retour du loup. Mais les éleveurs craignent pour leurs bêtes et s'opposent au projet. Une cinquantaine d'agriculteurs sont venus faire entendre leur colère.
Dans le parc national de forêts, situé entre la Côte-d'Or et la Haute-Marne, le loup a laissé deux traces de son passage en 2023. Un premier individu a été photographié, et les empreintes d'un deuxième ont été découvertes dans la neige. Sa présence n'est pas avérée, mais ses directeurs veulent anticiper.
"Le retour est un retour naturel, indique Philippe Puydarrieux, directeur du Parc. Nous voulons anticiper cette situation et mettre en place toutes les mesures possibles pour protéger les troupeaux de ces attaques potentielles."
80% des agriculteurs inquiets
Ce mercredi 10 avril, 127 maires ont été conviés par le Parc à une conférence sur le retour du loup. L'institution envisage de mettre en place une "surveillance photo", un système de protection comme des "clôtures" ou des "chiens", embaucher "un salarié qui va faire le tour des élevages".
"Mieux vaut prévenir que guérir, souligne Nicolas Schmit, président du conseil d'administration du parc national de forêts. On n'aimerait pas avoir nos bestiaux d'abîmés. C'est notre travail de prévoir cette intervention : si on ne le fait pas, on nous accusera toujours de n’avoir rien fait."
Problème : les 43 éleveurs du territoire se positionnent contre le retour du loup. Selon une étude du parc national de forêts, 80 % des agriculteurs interrogés se disent inquiets. Ils plaident plutôt en faveur de l'usage des tirs de défense.
Devant les portes de la conférence, une cinquantaine d'exploitants ont fait le déplacement pour manifester leur désaccord. "Ça fait un an et demi que le département est extrêmement touché, surtout dans les hautes côtes", explique Nicolas Bayen éleveur de brebis et vice-président de la FDSEA 21.
"On a l’impression de retourner en arrière"
Depuis le début de l'année en Côte-d'Or, vingt-trois brebis et trois veaux ont été tués dans des attaques dont la responsabilité du loup n'a pas été exclue.
"C'est réellement un dialogue de sourds, poursuit l'agriculteur. On sait très bien qu’un parc a d'abord une fonction environnementale, avant agricole ou économique. On voit qu'il est bien plus favorable au maintien de l’élevage qu’au retour du loup."
Même son de cloche pour Virginie Brion, éleveuse à Violet-sur-ours. "On a l’impression de retourner en arrière. On est en train de nous recoller des tas de contraintes. Beaucoup de gens sont contents que le loup réapparaisse. Alors que si nos anciens l’ont éradiqué, c'est qu’il y avait une raison."