Jeudi soir, un tramway a été ciblé par des jets de pierre à Chenôve, entraînant l'interruption du trafic.
Jeudi 7 août, autour de 20h30, un tramway a été attaqué dans le quartier du Mail à Chenôve. Des jets de projectiles, de gros cailloux lancés par de jeunes individus, ont endommagé deux vitres : le pare-brise du poste de conduite et une vitre latérale de la rame.
La circulation a été stoppée. Le terminus des tramways a été temporairement déplacé à l'arrêt Bourroches. Le conducteur en service à ce moment a été légèrement blessé. On ne connaît pas les motivations de ce caillassage, mais ce n'est pas un cas isolé. Ce type d'incident s'est multiplié dernièrement à Chenôve, on en compte une vingtaine depuis la fin du mois de mai.
La situation est telle que le 29 juin dernier, après une énième attaque, un couvre-feu visant les mineurs non-accompagnés est établi dans la ville pendant quinze jours. Il a ensuite été prolongé jusqu'au 18 août. Le maire PS de la ville, Thierry Falconnet, a demandé des renforts de police au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Mais il n'a pas obtenu satisfaction.
"Une situation critique"
De son côté, la société Divia Mobilités dit vouloir tout mettre en œuvre pour faire de la sécurité des passagers et ses salariés une priorité. "C'est une situation délicate pour l'entreprise. Je tiens à passer un message fort à l'ensemble de nos conducteurs et conductrices, à l'ensemble du personnel de Divia qui est mobilisé aujourd'hui pour continuer d'assurer la desserte de Chenôve et du quartier du Mail, indique Thomas Fontaine, le directeur général de l'entreprise, au lendemain des faits. C'est important, c'est notre métier de transporter les personnes, de desservir ce quartier.""Maintenant, on doit donner priorité à la sécurité […] C'est une situation critique que nous n'avons pas connu depuis très longtemps. On travaille de concert avec l'ensemble des pouvoirs publics, de la police, pour trouver des solutions. L'une des solutions est déjà d'identifier les personnes qui sont responsables de ces faits", ajoute-t-il. Divia Mobilités dépose systématiquement plainte. Une enquête est en cours.
Un contrôleur que nous avons rencontré affirme être régulièrement victime d'agressions et ne plus travailler en sécurité. "Des caillassages, des menaces de mort, des violences, des bousculades. C'est une accumulation de choses qui font que quotidiennement on va travailler avec la boule au ventre", confie Frédéric Pissot, également secrétaire général de la CGT chez Divia.
Jusqu'à ce que la situation s'apaise, la CGT souhaite que la ville de Chenôve ne soit plus desservie après 20 heures. Le syndicat déposera prochainement un préavis de grève.